Désormais dans son quatrième chapitre cinématographique, la saga de Belle et Sébastien se débarrasse de sa peau et prend le chemin du reboot qui se déroule de nos jours. Notre avis.
Seb à l’école est considéré comme un enfant difficilequi se retrouve dans les situations les plus dangereuses sans réfléchir à deux fois : lorsque sa mère doit partir travailler, elle décide de le laisser avec sa tante et sa grand-mère sur Pyrénées, loin de la grande ville. Cependant, l’esprit spontanément aventureux de Seb l’emportera, l’amenant à apprécier la transhumance et la vie parmi pâturageset devenir ami avec Belleune chienne patou qui est en grand danger…
Après Belle et Sébastien (2013), Belle et Sébastien – L’aventure continue (2015) e Belle et Sébastien 3 – Amis pour toujours (2018), la saga cinématographique populaire inspirée par romans de Cécile Aubry (le premier a été publié en 1965) change radicalement d’approche. Entre les mains du réalisateur Pierre Coré, déjà actif dans l’animation, la mise en scène de Belle et Sébastien – Next Generation devient Contemporain: la trilogie précédente, comme ce film commandé et financé par Gaumont, se déroulait dans les années 1940, dans la lignée du matériel original, visant ainsi une éternité féerique de l’atmosphère, identification première du jeune public. Nous avons agi au-delà des symboles communs de la contemporanéité, presque comme si le passé était un monde magique, car il était lointain.
Le nouveau scénario, signé par Coré lui-même et Alexandre Coffre, choisissant de actualiser la relation entre le petit et le chienparlez plutôt directement au public d’aujourd’hui sans filtres : plus que la magie du conte de fées, compte désormais un message militant de rapprochement avec la natureà tous points de vue. Seb ignore les règles des animaux et de la montagne, pour que les jeunes spectateurs puissent les découvrir en s’identifiant à son éloignement d’enfant de la ville, restant peut-être intrigué par cet univers qui lui est aussi proche.
En même temps, le scénario de Belle et Sébastien – Next Generation s’adresse aussi aux adultes (aidants), car en réalité tous les personnages sont évaluer ou réévaluer le rapport aux racines, à la famille et au monde rural: La découverte de Seb devient une redécouverte parallèle pour ceux qui se sentent plus ou moins éloignés ou proches de la montagne, aussi passionnante que complexe. Il y a ceux qui, comme leur grand-mère, aimeraient tout laisser derrière eux car ils se souviennent de qui n’est plus là, mais il y a aussi une jeune tante à l’aise, dédiée à l’escalade et à l’accompagnement des touristes. Le méchant de cette manche est un garçon devenu violent parce qu’il est trop responsable et stressé par son père, un entrepreneur qui veut rester à la montagne mais sans respecter ses rythmes, en les remplaçant.
Rien de particulièrement mémorable, mais Coré a réussi à donner un sens à l’énième chapitre d’une série qui présente essentiellement toujours le même structure narrativemais ensuite travailler sur le le contexte, dans ce cas plus significatif que l’intrigue. Dans les années 1940, les menaces venaient de l’extérieur, car l’appartenance à la montagne n’était jamais remise en cause. Ici rien n’est plus sûr, il y a plus de travail à faire sur soi, mais les courses époustouflantes de la splendide Belle, sur panoramas que même avec le plus grand cynisme ne pourrait jamais être minimisé, ils rendent chaque sacrifice plus sensé.