« c’est un drame policier et j’ai déjà un nouveau film en tête »

Il vient de terminer le tournage de son film parisien, Woody Allenle cinquantième, complet avec soirée finale racontée sur son compte Instagramune nouveauté bienvenue de ces derniers mois, éditée par sa fille Manzie, qui parle un français parfait et la suit en tant qu’assistante de production. A l’âge splendide de 87 ans (30 novembre), magnifiquement porté, dit-on prêt pour un nouveau film et déjà un scénario en tête s’adressant à l’hebdomadaire français Journal du dimanche. C’est la première fois de sa carrière qu’il accueille un journaliste sur son plateau, aux côtés du directeur de la photographie Victor Storarode nombreux Parisiens lui demandant un selfie, « mais je regrette les vieux autographes d’autrefois… »

Toujours pas de titre, les protagonistes sont Lou de Laage, Niels Schneider, Melvil-Poupaud Et Valérie Lemercier. Il a été tourné en français et entièrement dans la capitale française, également en hommage à une ville et à un cinéma qui ont été pour lui une référence constante, à tel point qu’il avait initialement pensé à tourner GUÊPE 22 (c’est le titre de travail, avec l’habituel Projet secret de Woody Allen suivi de l’année) en noir et blanc « à la Godard ». Mais les couleurs de Paris l’ont fait changer d’avis. A quelle histoire doit-on s’attendre ? « Tout ce que je peux dire, c’est que c’est une histoire policière, une histoire sérieuse de crime et de châtiment, avec beaucoup de romance, bien sûr. Sans doute parce que pendant que je l’écrivais j’étais coincé à la maison, angoissé et privé de la possibilité de sortir à cause de la pandémie”.

Dès qu’il a fini de tourner, il cherche toujours spontanément une nouvelle histoire et la tourne. ça a toujours été comme ça et continue d’être comme ça Woody Allen. « Si je ne peux pas faire un autre film, tant pis« , il a dit, « Je serai heureux de monter la pièce que je viens de terminer ou d’écrire des livres. J’ai toujours trouvé des prêteurs pour mon cinéma, mais aujourd’hui c’est difficile. Les téléspectateurs consomment des films chez eux, dans leur lit. Ce n’est plus si excitant. »

En ce qui concerne sa relation avec les acteurs, dans l’invervista al Journal du Dimanche rappelez-vous sa technique. « Je ne dirige pas, je corrige. Je ne veux pas empoisonner leur esprit avec mes idées. Ils arrivent, ils lisent le scénario et ce sont des gens intelligents, ils savent ce qu’ils ont à faire. En soixante ans de carrière j’ai appris que leur instinct est souvent meilleur que le mien. Il m’est fréquemment arrivé de voir un acteur ne pas tourner une scène comme je l’avais imaginé et d’être d’abord déçu, avant de réaliser au montage qu’il avait raison et de garder sa version. Les acteurs ont toujours été gentils avec moi, je ne me suis jamais disputé. »

Les journées sont longues sur le plateau, mais la conclusion est rarement retardée ne serait-ce que d’une minute, il a un gros rhume (« mais ce n’est pas le Covid ») et en fin de journée il regagne son logement parisien habituel, l’hôtel Bristol de Minuit à Paris, jouant de sa clarinette bien-aimée. Si le froid le permet.

Photo du compte Instagram @Woodyallenofficial