Diabolik 2 – Ginko à l’attaque ! Examen

Pas une suite, mais un nouveau chapitre (en attendant le troisième et peut-être dernier) des aventures cinématographiques du Roi de la Terreur. Ce qui confirme les choix du premier film mais tente aussi une curieuse et intéressante évolution. Revue par Federico Gironi.

Les Manetti persévèrent. Plus régulièrement que d’une manière diabolique, il faut l’admettre. Car rien dans leur deuxième film sur le Roi de la Terreur ne trahit les prémisses, le style, l’idéal et la philologie extrême du premier.
Celui mis en place par les Manetti, créé par les Manetti, est un monde qui, en fait, a une cohérence interne extrême, et qui est à ce titre capable d’une solidité enviable par nombre des nombreux « univers cinématographiques » qui établi. La démonstration maximale de la solidité hors du commun des Diabolik-verset des Manettis est le fait qu’ils ont pu se permettre de changer l’acteur qui joue le personnage centralcelui sous le nom et sous l’égide duquel tout existe, sans que cela ait affecté en quoi que ce soit la structure.

Je vous entends, vous les malins, dire « bien sûr, pour la façon dont ils avaient agi Marinellic’est bien aussi Gianniotti», celui qui vient de L’anatomie de Grey. Il ne s’agit cependant pas du jeu étranger et atone que les Manetti exigent de tous leurs acteurs.
Le point, je pense, est que ce passage s’est déroulé sans dommage parce que les Manetti s’intéressent plus à un monde qu’à un personnage. Personnage qui, d’ailleurs, dans le premier film et aussi dans celui-ci Diabolik : Ginko à l’attaque ! c’est une entité à la limite de l’abstrait, une icône, une ombre qui surplombe toutes les autres. D’autres qui sont les vrais moteurs de l’histoire.
Dans Diabolique il y avait Eve, au centre de tout. L’ère glaciaire, hitchcockienne par Myriam Léonqui conserve ici certaines de ses caractéristiques, en les adoucissant un peu, pour le laisser cependant devant la scène du Ginko de Valerio Mastandreaqui apparaît encore plus immobile, car alourdi par le poids de son obsession d’une part, et d’autre part au lieu des troubles du cœur, par l’amour pour guimauveune Monica Bellucci numériquement très retouché au visage et avec le curieux accent vaguement européen qui (dit-elle) lui a été demandé par les Manettis eux-mêmes.
Immoto Ginko, mais en même temps encore plus humain, Maigretian. Surtout, encore plus déterminé, et fébrile, dans son obsession d’attraper Diabolik.
Et puis, comme le titre l’indique, à l’attaque, dans une tentative évidemment vaine d’avoir une longueur d’avance, après avoir fait le premier pas.

Mais quiconque a déjà lu un livre de Diabolique, et pas forcément l’homonyme qui est à la base de ce film, sait très bien que la ruse criminelle l’emporte toujours sur celle des policiers. Et avoir fait le premier pas, avoir une longueur d’avance, est toujours une illusion pour Ginko et son entourage.
Aussi pour cela il n’est pas difficile de comprendre ce qui se passe réellement dans Diabolik : Ginko à l’attaque !. Ce qui se passe réellement sous les masques, les intrigues, les tromperies, les surfaces qui se chevauchent. Mais, encore une fois, rêver, pressentir, savoir ce qui va se passer n’est pas quelque chose qui brise l’illusion du verset Diabolik, mais paradoxalement la renforce.
Par rapport à ce qui s’est passé dans le premier film, vu l’an dernier mais prêt pour deux, les Manetti ont décidé d’être plus indulgents envers leurs spectateurs, sans toutefois trahir les règles de style et de fidélité à la bande dessinée qu’ils se sont imposéeset que de nombreuses difficultés causent (à juste titre) chez certains.
La main tendue est celle de un plus grand dynamisme narratifqui fait de ce deuxième film de Diabolique beaucoup plus proche de l’action et du thriller que son prédécesseur, comme on le comprend très bien dès le premier plan, ou pour le suivant, qui est lié à un Séquence de générique d’ouverture ouvertement semblable à celle d’une liaisonet qui est alors le véritable début d’une histoire dans laquelle les lieux sont très saisissants, l’attention formelle dans la mise en scène et l’attention obsessionnelle aux détails du décor des années 60 qui reste omniprésente dans chaque plan.

C’est vrai que tout ne se passe pas bien, mais c’est là une évolution composée mais évidente dans le style et l’atmosphère, du premier film à celui-ci, qui nous amène à nous demander où les Manetti arriveront dans le troisième film Diabolikdéjà tourné dos à dos avec celui-ci.
Plus encore, il reste vrai que le soin, la radicalité et le dévouement des Bros. dans la mise en scène du monde de Diabolik et de la BD sont dignes d’un grand respect cinématographique, mais aussi que, précisément en raison du caractère intransigeant de certains choix, on se demande s’il est légitime d’attendre de ce film, comme certains le font peut-être, des recettes dignes d’un blockbuster.
pouquoi Le Diabolik de Manetti était et reste plus intellectuel que pop au sens traditionnel du terme, tout part de la tête, et un peu du ventre. Malgré la chaleur évidente de l’excellente bande son de Pivio et Aldo De Scalziqui jouent avec le prog de manière séduisante et passionnante.