Dune – Revue de la deuxième partie

Denis Villeneuve complète son adaptation de Dune de Frank Herbert avec Dune Part Two : le résultat est un spectacle puissant, pour un blockbuster moderne qui a le courage d’offrir au public une consolation difficile. Voici notre critique de Dune – Partie 2.

Fais maintenant partie du peuple du désert du Fremen, Paul Atréides (Timothée Chalamet) est profondément lié à Chani (Zendaya), mais il n’est pas sûr de suivre son destin de Muad’dibde la « Messie« que sa mère Dame Jessica (Rebecca Ferguson) construit pour lui, maintenant en tant que Révérende Mère de la fraternité de Bene Gesserit. Cependant, le désir de le faire est toujours fort chez Paul Vendetta vers la trahison deempereur (Christophe Walken) et surtout vers la maison du baron Harkonnen (Stellan Skarsgaard), donc le chemin vers la libération de la planète Arrakis c’est marqué. Mais à quel prix ?

Avec Dune – Deuxième partie le pari se termine (pour l’instant). Warner Bros. et le directeur Denis Villeneuvecelui de reconstituer sur grand écran, avec tout autant de moyens, l’un des romans les plus importants du la science-fictionce complexe et sophistiqué « Dunes » Que Franck Herbert publié en 1965. Mais en quoi consiste réellement ce pari, du moins en l’étudiant d’un point de vue cinématographique, nous déclarant ne pas être des érudits encyclopédiques de la saga herbertienne ? Villeneuve bénéficie d’un faveur précieuse dans le monde des majorscomme cela arrive dans un certain sens à Christophe Nolan, même si l’auteur canadien tend à faire preuve d’une plus grande froideur, ce qui lui est parfois reproché. Villeneuve est un auteur qui peut entrer dans le territoire et le budget à succès, sans forcément adhérer aux formats hollywoodiens préemballés, ou du moins avoir une liberté nécessaire pour les habiter comme bon lui semble. Diviser une grande saga épique en deux films, agiter d’autres suites, travailler sur une marque consolidée, montrer de longs plans d’armées qui s’affrontent, faire des clins d’œil aux nerds et à la nostalgie (la comparaison avec le semi-culte se pose Dunes De David Lynch de 1984) : sur le papier, ce ne sont certainement pas des déclarations d’anarchie anti-système, pour l’amour du ciel, mais on a le sentiment que le résultat est un petit cheval de Troie, si on le regarde sous un certain angle. Et cela mérite d’être reconnu à Villeneuve.

La mise en scène grandiloquente et glaciale, dans la photographie pas trop saturée même sur les dunes très chaudes d’Arrakis, la musique ampoulée de Hans Zimmerla conception sonore qui les complète ou les amplifie, les plans et mouvements de élégance formelle géométriqueles couleurs dominantes ou le monochrome : tous ces éléments étaient évidents dès le premier Dunes et sont si possible même renforcés dans cette partie 2. Le débat sur le style de Villeneuve dans une version à succèsqui a déjà été testé Coureur de lame 2049reste ouvert, certaines critiques souffrant de ses propres élégance lointaine. Cependant, nous pensons personnellement que ce style s’adapte très bien à le sentiment que le livre nous a laisséqui nous a quitté (on le répète : non experts du romancier) un arrière-goût aristocratique, sérieuxplus stratifié que la science-fiction moyenne, en fait… loin, dans le bon sens. Ainsi, si l’analyse du style de Villeneuve pouvait faire l’objet d’une discussion plus large, il nous est facile d’admettre ici que sa coupe colle très bien au roman, à notre humble avis. Dune – La deuxième partie fait ça confirme la bonne impression d’il y a plus de deux ans, et dans un détail cela montre que Villeneuve et son co-scénariste Jon Spaihts ils ont pu écouter l’héritage d’Herbert, ainsi que la page écrite.

En fait, Herbert regrette de ne pas avoir mieux défini leambiguïté du parcours de Paul Atréidesce qui pour lui il ne devait pas être perçu comme un héros. Il a rectifié dans les romans suivants, mais Dune – Deuxième partie veut honorer l’écrivain anticipant cela en termes clairs réalisation amère. Tout le film est imprégné d’un sentiment de prédestination… à la souffranceà la destruction de la paix, sacrifié sur l’autel d’un éblouissant mélange de religion, realpolitik, dictature, fanatisme, colère, Vendetta. Le cheval de Troie dont nous parlions est là : alors que le film continue ses deux heures et quarante minutes, l’air de divertissement qui nous attend d’un superproduction cela commence à manquer, parce que c’est quelque chose de plus. Vous réalisez tout ce que le film, tout en faisant un clin d’œil commercial aux stars adolescentes comme Chalamet et Zendaya, éloignez-vous progressivement de toute consolation du pop-corn. Face à cette planète « extraterrestre », vous repensez à l’actualité internationale que vous lisez le matin, aux tensions politiques et guerrières réelles que nous vivons, sur de multiples fronts, à l’angoisse que vous avez ressentie face aux analyses des observateurs. Villeneuve veille à ce que la grande science-fiction devienne la meilleure relecture de la vie qui nous entoure. De ses inévitables tensions sociales et des personnes les plus importantes qui les gouvernent et les décident. Et la catharsis de Dune – Deuxième partie, sa finale, ce ne sont pas vraiment des libérateursparce que c’est parti le bien et le mal ont fusionné (presque littéralement)… et il est resté là la même vieille humanitéautodestructeurs, faibles, impitoyables ou trompés, à la fois sur Arrakis et parmi nous sur Terre.
Dune et Dune – Part Two sont des blockbusters à succès qui ne jouent pas. Et à la fin du voyage, ils nous ont même eu déplacéparce qu’ils étaient là caractère impitoyable du discours et du sien stadification sévère pour avoir jeté du sel dans nos blessures ouvertes pires craintes.