Dungeons & Dragons – Honneur parmi les voleurs Review

Dungeons & Dragons : Honor for Thieves, en un mot, ça marche. Ce serait le salaire minimum, sauf que l’humour pourrait compromettre l’engagement affectif. Cela ne s’est pas produit et ce n’était pas facile à éviter. Voici notre critique du film.

Le barde Elgin (Chris Pin) et la guerrière Holga (Michelle Rodriguez) se retrouvent emprisonnés pour une vol et la trahison de son compagnon voleur Forge (Hugh Grant). Elgin a bien l’intention de revenir embrasser sa fille Kira, mais entre dire et faire il y aura mille aventuresen compagnie du sorcier peu sûr Simon (Le juge Smith), du druide tieffelin Doric (Sophie Lillis) et le paladin Xenk (Régé-Jean Page). Tout en faisant éclore la menace du Red Mage Sofina (tête de marguerite)…

Après les mauvais résultats de Donjons & Dragons – Que le jeu commence (2002), peu espéraient une adaptation cinématographique décente du jeu de rôle bien-aimé de Gary Gygax Et David Arnesonproche de célébrer sa première en 2024 50 ans (!!!). Au-delà de ce préjugé évident, il y en avait un autre un peu plus subtil. Donjons & Dragons – Honneur aux voleurs il s’est immédiatement présenté comme un production parodique légèreet d’autre part le cursus des réalisateurs et co-scénaristes John Francis Daley et Jonathan M. Goldstein parle clairement: Comment je gâche tes vacances, Soirée jeu, Comment tuer le patron… et vivre heureux. A une époque où le nerdisme est une religion, partir avec ce manque de respect apparent, qui plus est après des dommages passés, semblait une obstination injustifiée et quelque peu désespérée. Mais une approche ludique est-elle si absurde ?

Ces dernières années, la popularité de J&D il a été encore renforcé également par la signification symbolique qu’il avait dans la série Choses étrangesoù même un adversaire monstrueux porte le nom de Démogorgon, une citation de la RDA. L’expérience ludique se nourrit de l’imagination et des compétences créatives d’un Maîtres de donjonc’est-à-dire qui raconte l’histoire, tient les rênes et dirige les autres joueurs, solidifiant un microcosme de amitiés, dynamique interpersonnelle, sensibilité. C’est peut-être aussi pour cette raison qu’il n’est pas si étrange que Daley et Goldstein, fans sincères de D&D, aient lu ce monde fantastique à la saveur tolkénienne à travers leur propre façon de voir la vie et donc une regard humoristique. Et, peu importe ce que les bandes-annonces et les featurettes suggèrent pour des raisons promotionnelles, ils l’ont fait de manière surprenante prudence et mesurepeut-être juste avec celui-ci légèreté et sincérité fondamentale.

Donjons & Dragons – L’honneur des voleurs regorge naturellement de citations et/ou d’ironies sur des éléments de la rda, mais le billet d’entrée qu’il nécessite ne coûte que des euros à la caisse : il n’y a pas de supplément de connaissances obligatoires pour profiter de ce qui se passe à l’écran ou le comprendre. Ce qui pourrait être une épée à double tranchant pour les passionnés, qui ont peut-être des préférences dans le monde de D&D et aimeraient en explorer certains aspects, mais qui pourront au moins partager un bon film en compagnie d’amis ou de proches qui ignorent ses règles et ses spécifications dynamiques. D’un autre côté, il est également normal que cela se produise, car D&D ressasse et vit traditions narratives et littéraires éternelles, du folklore, des contes de fées et précisément par Tolkien, des images enracinées dans l’imaginaire collectif qui n’ont en fait pas besoin de trop d’explications.

Dans sa simplicité psychologique, le script fonctionne plutôt bienconstruisant les protagonistes sur classes d’appartenanceen utilisant ironie seulement pour rendre l’aventure légère, pour ne pas déchirer l’implication émotionnelle. Et – soyez averti – c’est un équilibre fondamental mais très délicat, ces derniers temps par exemple compromis dans certains films Marvel. Nous soutenons les héros ici parce que l’histoire est bien construite sur eux, pas parce que nous devons le faire malgré tout, par fandom. Même quand Daley & Goldstein mettent la main sur le grotesque c’est leur truc, nous rions sincèrement sans hésitationcar nous savons que le rire ne trahit jamais le parcours émotionnel sous-jacent de nos héros, clair, limpide et très sérieux pour chacun d’eux.
Bref, Donjons & Dragons – L’honneur parmi les voleurs en est un belle surprisecar on a l’impression que les auteurs – un peu comme Sony Pictures Animation l’a fait avec Spider-Man : Into the Spider-Verse – ont utilisé la protection d’une grande marque pour faire le film qu’ils voulaient vraiment faire, démontrant même qu’ils savent se débrouiller avec un budget plus élevé que la normale pour eux : la fuite de Doric du château en plan rapproché est une scène qui ne s’oublie pas et fomente la droite. Désormais, il ne reste plus qu’à espérer : tout succès (mérité, à notre humble avis) donnera lieu à des suites évidentes, et maintenir un équilibre entre ironie et épopée sera de plus en plus difficile. Mais pour l’instant, amusons-nous.