Examen de Firebrand

Un film historique avec un cadre traditionnel qui vise à réinterpréter un moment clé de l’histoire anglaise dans une clé féminine et féministe. Remarquable Jude Law dans le rôle d’Henri VIII, moins Alicia Vikander dans ceux de la protagoniste : Katherine Parr. La critique de Firebrand par Federico Gironi.

J’espère que vous savez tous qui il est Henri VIIIl’un des souverains les plus connus de l’histoire anglaise.
Il y a aussi un plaisir comptes parodiques lui est dédié, le Twitter: explique bien, avec une grande synthèse, qui était le roi des gros appétits, des femmes empoisonnées ou décapitées. Cinq d’entre eux ont connu une mauvaise fin. Un seul, le dernier, le sixième, lui a survécu : Katherine Parr, qui est le protagoniste de ce Brandon.

Karim Aénouz (celui de La vie invisible d’Euridice Gusmao) fait une prémisse avec deux belles légendes, rappelant que l’histoire nous parle des hommes et des guerres, et que lorsqu’il s’agit des autres, des femmes, la matière est si peu que l’on peut se permettre quelques éclairs d’imagination.
C’est clair tout de suite, depuis quand Brandon s’ouvre avec Katherine occupée à diriger le royaume tandis que son mari est occupé à faire la guerre en France, c’est-à-dire un film qui veut réécrire l’histoire pour les femmes, et qui veut souligner l’importance de Parr non seulement dans les années où elle était reine, mais aussi dans les suivantes. Par l’influence que sa figure, son caractère et sa détermination ont eu sur cette jeune princesse qui était la fille d’Henri VIII et que Katherine a élevée en mère aimante, et qui deviendra Elisabeth I, Par exemple. Ou dans le poids qu’elle a eu dans l’évolution de l’Église anglicane, avec ses inclinations claires – et extrêmement dangereuses – envers les doctrines protestantes.

Comparé à un autre film vu à Cannes 76Le Jeanne du Barry par Maïwenn (une autre relecture de l’histoire par un regard féminin et une autre reconstruction de la dynamique complexe de la cour, qui dans ce cas, comme dans celui-ci, semblent indirectement liés à un raisonnement sur les disparités du présent), Brandon il a de son côté une complétude cinématographique, de forme et d’histoire, qui suffit à le rendre plus intéressant, et certainement plus digne.
La force de Firebrand – qui est décidément plus optimiste que Jeanne du Barry, et qui est un film de passions et de tensions, d’émotions et de psychologies – cependant, tout est dans les acteurs, plus que dans sa mise en scène.
Loi de Jude est d’abord presque méconnaissable, lorsqu’il entre dans le rôle du corpulent et malade et impitoyable Henri VIII, et il se donne complètement au film et au rôle, offrant une interprétation shakespearienne qui est l’une des choses les plus intenses qu’il ait montrées tout au long de sa carrière.
Le problème est que Firebrand n’est pas un film sur Henry VIII, mais sur sa reine: et le problème c’est que Alicia Vikanderdéjà physionomiquement incohérente dans ce contexte du XVIe siècle, et qui est toujours trop bronzée pour être une reine d’Angleterre, finit toujours par montrer ses limites face à Law, mais aussi à nombre des seconds rôles de ce film.
Des limites qui apparaissent claires avant même qu’Henri VIII n’entre en scène, dans la rencontre entre Katherine Parre Et Anne Askewqui devient une bataille inégale entre Vikander Et Erin Doherty: une jeune actrice qui, dans les quelques minutes où elle est à l’écran, atteint le spectateur avec force.

Pour le reste, Firebrand est tout ce à quoi on pouvait s’attendre sur le papier, et qu’Aїnouz a pris soin de préciser avec ses légendes initialeset aussi avec le fait qu’il a laissé le narrateur de la jeune Elizabeth présenter le film au spectateur et l’en renvoyer (Junia Rees, visage à regarder). Avec en plus un scintillement cohérent, mais somme toute discutable, de réinvention féministe sur le dénouement des récits de vie de Katherine Parr et d’Henry VIII lui-même.
Les légendes finales sont moins cohérentes, qui racontent comment le règne d’Elizabeth I, élève de Parr, aurait été beaucoup moins marqué par la domination des guerres et des hommes, au nom de la gestion féminine éclairée du royaume.
Et qui sait que ce rugissement du roi, qui déplore la fausse couche de sa femme en disant qu’il en aurait aimé une « de rechange »en plus du déjà présent « héritier » (le futur Edouard VI), ne s’est pas inspiré du titre du livre récent de Henri Windsor.