Examen de la fin d’Halloween

David Gordon Green clôt sa trilogie et, à sa manière, toute la saga Halloween avec un film qui poursuit le chemin tracé dans les deux chapitres précédents avec une cohérence incertaine. La critique de Federico Gironi sur Halloween se termine.

Où étions nous? Il nous restait qu’un Haddonfield l’intolérance populiste sévissait (criant « Le système a échoué ! »), et avec cette violence, qui était aussi utile pour neutraliser momentanément et chasser Michael. Nous avons été laissés que Laurie a été laissé seul avec sa nièce Allyson, et un peu consterné par les divagations de la foule.
Et puis nous revoici, dans la ville imaginaire de l’Illinois où Jean Charpentier avait fixé le premier Halloween de 1978, dans un Haddonfield qui n’a plus rien de l’idylle suburbaine d’antan mais qui a transformé en un endroit laid, sale et mauvaisoù les gens sont au mieux égoïstes, au pire agressifs et intimidants, où ils sont pleins d’ordures et où il y a même des clochards.
Là où tout le monde est prêt à blâmer quelqu’un d’autre à tout moment, le ressentiment sévit et le pardon n’est pas envisagé.

L’essentiel du discours de Halloween se termineau moins jusqu’à un certain point, est donc que Michael a peut-être disparu (et il ne l’est pas, bien sûr), mais que sa présence est néanmoins immanente. Le mal qu’il représente semble planer sur toute la ville, infectant les gens et les attitudes de ses parfums mortels, prêt même à s’incarner dans quelqu’un d’autre, en cas de besoin. Quelqu’un qui vient peut-être d’un traumatisme, et d’une vie passée à chercher l’expiation, ne rencontrant que des murs et des portes closes.
Ils peuvent aussi essayer, Laurie et Allyson, de mener une vie normale, et de laisser derrière soi le passé et le présent, mais dans un tel contexte, ce n’est pas facile. Les mémoires que Laurie écrit sur son expérience ne suffiront peut-être pas à accomplir la catharsis.

David Gordon Vert Et Jamie Lee Curtis ils ont promis que ce dernier chapitre de la trilogie (et qui sait, peut-être toute la saga) choquerait les fans et en mettrait beaucoup en colère. Ce sera probablement le cas, mais pour de mauvaises raisons.
Pour se mettre en colère, plus pour des raisons d’iconoclasme manifeste, qui au contraire est légitime et bienvenu, il y aurait le fait d’avoir trop joué de touche, de ne pas avoir pu étendre suffisamment les prémisses intéressantes de Halloween tueet être centré sur une idée slasher trop postmoderne, et sur la question de la destruction de l’icône Michael.
Oui, car pour prouver que le Mal vient du Mal, même celui qui a souffert, Green fait même trouver à Michael un compagnon, un imitateur, un compagnon de collation, qui à un certain moment, en plus de courtiser Allyson, s’approprie même le masque légendaire.
Evidemment marquant ainsi le début de la fin.

Moins original et incisif que les deux chapitres qui l’ont précédé, avec un créativité dans les scènes les plus horribles qui est beaucoup trop voyante et ludique, Halloween se termine procède de manière mécanique et prévisible vers la fin que tout le monde – pour ainsi dire – attendait : celle de l’affrontement définitif entre Laurie et Michael.
Ce qui cette fois a un résultat clair, net, sans équivoque.
Ce sera à ce moment-là que la communauté de Haddonfield reviendront en jeu, car les icônes et les légendes et les peurs collectives ont besoin de rites collectifs pour être exorcisées. Car pour une société revenue aux dynamiques et psychologies tribales, il faut des rites tribaux. Et puis, peut-être, tourner enfin la page.
C’était l’heure. Aussi pour Green et associés, et peut-être pour toute la saga Michael, qui pourrait désormais être laissée là où elle doit, désormais, reposer, plus ou moins, en paix.