Examen des diamants

La choralité atteint son paroxysme avec dix-huit protagonistes du film Diamanti de Ferzan Ozpetek. Une boutique de tailleur pour le cinéma des années 70 avec les aspirations et les frustrations de ceux qui y travaillent. La critique du film par Mauro Donzelli.

« Tu es mes diamants ». Le réalisateur lui-même le dit, certainement pas de façon inattendue Ferzan Özpetek aux dix-huit protagonistes de cette histoire, dans l'un des moments où c'est lui-même, sans barrières ni filtres, qui se tourne vers ses diamants, aux dix-huit femmes qui ont travaillé avec lui dans le passé et qui sont ses préférées ou les novices il voulait s'impliquer dans cette nouvelle projection onirique de son monde idéal. Celui composé d'un groupe solidaire, souvent représenté sur une terrasse à la table généreusement dressée, dans laquelle la vie nourrit le cinéma et vice versa, au nom du plaisir et du rire qui surmontent les inquiétudes. C'est de plus en plus l'univers d'Ozpetek, celui de une vie vécue qui alimente la nostalgie d'une histoire qui, plutôt que projetée dans le présent, trouve sa place dans un univers qui revendique la nature de la sororité du cinéma et du rêve.

Elles sont comme des sœurs Alberta (Luisa Ranieri) Et Gabrielle (Jasmin Trinca), qui exploitent le nom et l'activité d'une prestigieuse boutique de couture pour le cinéma. Nous sommes dans les années 70, pour projeter ce que le réalisateur lui-même a vécu lorsqu'en tant qu'assistant réalisateur, il fréquentait assidûment la légendaire boutique de couture Tirelli, absorbant les enseignements de maîtres costumiers tels que Piero Tosicinq nominations aux Oscars et un prix pour l'ensemble de sa carrière. Les deux protagonistes sont aussi différentes que liées, l'une est dure et mène ses affaires efficacement, l'autre est encore abasourdie par une douleur qui ne cesse de la tourmenter. Ce sont les protagonistes de ce « film sur les femmes » qu'Ozpetek proposait à dix-huit ans au début du film interprètes, avec tout au plus quelques incursions dans le masculin comme celui de l'incontournable Stefano Accorsiici un réalisateur insupportable qui attire quelques sourires.

Si le lieu de travail représente le lieu dans lequel ces femmes interagissent, on assiste à des incursions constantes dans la vie privée, dans des relations familiales complexes ou dans les rêves des plus jeunes, tandis que les plus expérimentées portent avec elles les signes des déceptions qu'elles ont vécues. C'est un bâtiment aussi élégant que loin de l'idée industrielle du cinéma et de la création de vêtements, celle de la couture. Le soleil filtre constamment pour nous rappeler qu'il y a un monde dehors, mais il y a surtout un film à tourner et beaucoup de travail à faire. Un autre point de vue se dessine sur le cinéma lui-même, entre solitudes et passions, grands liens et antipathies évidentes. Diamonds se nourrit de souvenirs mais sans que la mémoire ne se manifeste par des frontières floues ou rhapsodiques, il souffre de temps en temps d'une surabondance de thèmes qui lui font perdre du mordant et de la profondeur, tandis que chacun des nombreux personnages parvient à donner une projection qui lui est propre..

L'intense charge émotionnelle typique du cinéma d'Ozpetek est ici véhiculée par un groupe d'actrices en clair état de grâce, le décor est séduisant et cette bulle suspendue qui sent l'art et l'artisanat, la passion du beau et de son travail, parvient à impliquer. Elle dresse le portrait d'une sororité extrême, dans laquelle on agit sans répondre à une demande directe, mais avec un altruisme instinctif de partage. Reste une bande-son trop présente, accompagnée de quelques moments où la surabondance tente de prendre le dessus. Mais Ranieri confirme désormais l'un des interprètes les plus convaincants de notre cinémaaccompagné avec la même conviction par Trinca et tous les autres résistants et prêts à relever les visages de ces Diamants.