Ce remake gratuit de The Road House Guy réalisé par Doug Liman arrive sur la plateforme Amazon le 21 mars. Qui, avant même d’être un film burlesque, un western déguisé, un hommage aux années 80, est une comédie légère. La critique de Road House par Federico Gironi.
Entouré au fil des années, et de manière quelque peu inexplicable, d’une aura culte, Le dur à cuire de Road Housesurtout le revoir aujourd’hui (il est debout aussi Vidéo principale), est un film à la valeur artistique douteuse mais qui reste le même échantillon parfait d’une saison cinématographique que, d’une certaine manière, on ne peut s’empêcher d’aimer, pas seulement pour des raisons de génération ou d’âge.
En fait, ils sont là dans ce film Patrick Swayze qui, dans le rôle du philosophe et videur artiste martial, faisait les répétitions générales pour donner vie à la Bodhi de Sauts de points et présentait un pourcentage ridicule de graisse corporelle torse nu, la bande originale remplie des chansons de Jeff Healey qui proposait un échantillon exhaustif du rock-blues américain, le thème de l’individualisme qui, en s’en prenant à l’injustice, rassemble une communauté, le libre étalage des seins féminins et des blagues sexistes, l’amitié virile, l’apparition de cette sorte de météore qui était Kelly Lynch (également dans le casting de Cocktail Et Cowboy de pharmacie), les coups donnés et reçus, toujours sans pitié. La fin des années 80, en somme.
Quarante ans ont passé, et tant de cinéma et tant de modes sous nos yeux, si ce film devait vraiment être refait, il était peut-être juste de le faire comme Doug Liman et ses collègues l’ont refait : en le jetant dans la confusion. Présenter le film à la presse internationale, Jake Gyllenhaal (plus de masse musculaire, même masse grasse que Swayze alors) avait raconté comment sa réaction à la proposition de Liman faire ce film lui avait répondu que cela lui paraissait fou, et que donc il avait hâte de le faire, et que l’idée générale était de s’amuser et de jouer avec des amis.
Sans faire de comparaisons entre leur plaisir et le nôtre, il est indéniable que la folie et le plaisir sont évidents dans ce nouveau Road House, qui avant d’être un film de conneries, une histoire d’amour, un western déguisé (qui, après tout, était aussi l’original, et qui s’explicite ici avec autorité), est une comédie.
Liman et ses scénaristes (qui sont tellement Chuck Mondrydébutant, et – par hasard – leAnthony Bagarozzi qui a écrit avec Shane Noir Les gentils gars)ils ont pris le film de 1989 et l’ont mis dans le mixeur avec d’autres titres symboliques de cette saison cinématographique et audiovisuelle, mélangeant le tout pour faire ressortir les éléments les plus ironiques et assembler l’histoire et les personnages pour obtenir le plus d’exagération possible.
Transporter l’histoire du sud rural profond du Missouri vers un endroit tropical comme le Clés de Floride, Relais fait de Dalton une sorte de nouveau Thomas Magnum (y compris les chemises), quelqu’un qui aimerait juste rester calme, oublier les traumatismes du passé, sourire sournoisement et se détendre dans l’annexe du bateau de son employeur. Évidemment, tout cela ne sera pas possible, et cela se transforme donc en une sorte de Joe Hallenbeckle personnage joué par Bruce Willis dans le’Dernier scout (encore Shane Noir), quelqu’un qui se bat, se casse un bras, mord parfois à l’hameçon, crache du sang, finit par vous sortir (en le disant le premier), mais en entrecoupant toujours le tout d’une plaisanterie, toujours empreinte de sarcasme.
Film de copain sans compagnons – parce qu’ici le protagoniste, l’antihéros occidental, est destiné à chevaucher seul vers le coucher du soleil – Relais évidemment les méchants ne manquent pas, du patron schizoïde et incompétent de Billy Magnussen au super-homme de main ici joué par un Conor McGregor beaucoup trop exagéré et caricatural. À la place de Kelly Lynchle Portugais Daniela Melchior, deux yeux qui transpercent l’âme et l’écran, mais un personnage un peu sacrifié et répétitif. Mais après tout, ici, la liaison entre Dalton et Ellie est un accompagnement, un remplissage, une apostrophe pas si rose entre une blague et une bagarre, entre une bière fraîche et une tuerie. Et même dans les scènes de combat elles-mêmes, qui Liman il tourne avec une habileté discrète, mais plus soucieuse de M. et Mme Smith ça ne dit pas L’identité Bourne ou encore Bord de demainles deux années passées émergent (il y a des réminiscences des films de Jean-Claude Van Damme comme certaines choses à John Wick), et l’envie d’être avant tout amusant et léger.
La vraie vérité – celle qui, pour l’admettre, il faut être léger mais pas stupide, et conscient de soi, de ses qualités et de ses limites, comme la personne qui a réalisé ce film – est que Le plaisir de Road House est. Il en est ainsi dans la mesure où il sait très bien que c’est un film né et construit sur des prémisses claires, et qu’il n’a jamais, même un instant, éprouvé l’illusion d’être plus que ce qu’il est et aurait pu a été.: un divertissement agréable, astucieux, peut-être même un peu fièrement masculin sans être toxique mais plutôt même autodérision, toujours et en tout cas ironique et désenchanté.
Voir, apprécier, tourner la page. Cela est également nécessaire.