Un petit bignami simple et instructif qui résume l’histoire de l’image en mouvement, attirant l’attention sur l’importance de l’alphabétisation et d’une capacité critique que nous tenons trop souvent pour acquises. Ruben Östlund produit. La critique de Fantastic Machine de Federico Gironi.
Vous lisez maintenant ces lignes mais, surtout si vous les lisez sur votre smartphone, il est très probable que jusqu'à récemment vous ayez passé de longues minutes à parcourir les bobines de Instagram ou des vidéos de TIC Tacou que peut-être qu'une fois que tu auras fini de lire ici, tu iras voir quelque chose à ce sujet Youtube.
Que ce soit réellement le cas ou non, le fait est que personne ne peut nier qu'aujourd'hui, que ce soit le cinéma, la télévision, les ordinateurs ou les téléphones portables, nous sommes entourés, assiégés et submergés d'images en mouvement. Grâce (pour ainsi dire) aux objectifs des appareils photo de nos téléphones, qui ont permis d'obtenir environ Le nombre total d'objectifs sur la planète est de 45 milliardsnous produisons tous des quantités exorbitantes de matériel vidéo (nous parlons de 50 heures de nouvelles images animées chaque minute), et même si nous ne le produisons pas, nous l’utilisons à une fréquence insensée.
Il devient donc de plus en plus important que, face à l'image en mouvement, ceux qui l'utilisent et ceux qui la créent aient une conscience, une alphabétisation, une capacité à élaborer de manière critique la grammaire et le contenu qui, au contraire, semblent paradoxalement plus et plus absent.
Il ne s’agit pas d’être apocalyptique, mais réaliste. D’autant plus à une époque où ce déluge d’images contient aussi en lui une tranche manipulée de manière perfide ou propagandiste. C'est ce que font les Suédois Axel Danielson et Maximilien Van Aertryckavec la production de quelqu'un qui parle de ces questions depuis longtemps comme Ruben Ostlundils essaient de faire avec Machine fantastique: ne pas être exhaustif ou académique, ne pas endoctriner un sujet, ni l'épuiser, mais simplement contribuer à attirer l'attention sur une question aussi fondamentale qui a tendance à être négligée dans le débat public.
La question est complexe, mais dans Machine fantastique il est rédigé d'une manière volontairement simple. Une machine née avec la capacité de capturer la réalité de manière objective et irréfutable, est rapidement devenue (aussi) la machine à manipuler la réalité et à jouer avec l'imagination, grâce au génie de Georges Méliès. Le titre du film lui-même souligne cet aspect ; vient d'une phrase de Édouard VIIqui a commenté le film de son sacre commandé à Méliès, qui en a reproduit des pans entiers en studio : « Quelle machine fantastique c'est qui peut montrer même ce qui ne s'est pas produit ».
Plus de cent ans ont passé, aujourd'hui Méliès a été remplacé par des TikTokers ou des YouTubeurs, mais la question est toujours la même : les images peuvent dire la vérité ou elles peuvent mentir. Ils peuvent aussi mentir en disant la vérité, comme le démontrent les propos de dans l'un des moments les plus insolites de ce documentaire. Leni Riefenstahlla réalisatrice hors du commun qui a mis ses talents cinématographiques au service de la propagande nazie.
Dans son passage en moins d'une heure et demie du pré-cinéma d'Eadweard Muybridge aux streamers en direct qui diffusent leur live en direct sur Twitch ou YouTube, Machine fantastique c'est clairement sommaire, simpliste, peut-être même vaguement moraliste. Il n’offre aucune solution et n’illustre aucune issue.
Néanmoins, le travail fait sur les images, sur les archives, est bien fait, et la discussion menée est claire, peut-être trop. Mais ce qui est valable et ce qui compte, c'est qu'il n'y a pas de condamnation de l'état de choses, combien une description factuelle qui invite à la prise de conscience et à la prise de conscience.
S’il est vrai qu’aujourd’hui la compréhension du texte (écrit) pose de plus en plus de problèmes, nous nous faisons l’illusion que la prolifération des images peut automatiquement se traduire par une alphabétisation toujours plus profonde : ce n’est pas le cas. Le contraire est souvent vrai. Alors, que ce soit le cinéma ou TikTok, bien comprendre ce que l'on voit, les mécanismes, les grammaires et les contenus, pour être conscient des manipulations, de la propagande ou simplement de mauvais niveaux de qualité, est aujourd'hui une nécessité fondamentale et indispensable.