Examen rapide X

Que la saga Fast & Furious continue de faire du bruit, cela ne fait aucun doute. Mais, parmi le parterre démesuré de personnages, y a-t-il encore de la substance quelque part ?

La longévité de la saga de Rapide furieux est telle qu’elle a conduit les critiques à épuiser toutes les formes de métaphore automobile possibles. Nous les avons tous lus dans des critiques passées, avec l’histoire « engrenage », « virer dans les virages », « booster le turbo », pour un film qui dévie, hurle, freine et accélère, devant un public en fauteuil avec le « ceintures attachées ». Si quelque chose doit être trouvé pour décrire le « voyage parcouru » par le dixième chapitre, on peut l’appeler « pilote automatique ».

X rapide ce n’est ni plus ni moins que ce qu’ont été les deux précédents titres de la série.
A changé dans la direction du directeur, après l’abandon de Justin Linmais l’entrée du français Louis Leterrier elle ne permet pas de percevoir des différences substantielles dans le sens de cette nouvelle nomination. La saga reste fidèle à elle-même, continuant d’être la version routière et urbaine des films de super-héros. Il n’y a pas d’éléments fantastiques, mais la fantaisie abonde dans la mise en scène.
L’imagination d’un enfant jouant avec des petites voitures sur le tapis de sa chambre.
Ce qui, ne vous méprenez pas, est exactement la vertu la plus noble de Rapide furieuxou la régression à un niveau de jeu enfantin, conçu pour les adultes par d’autres adultes et joué avec les « jouets » coûteux qu’Hollywood met à la disposition des artistes numériques.

Ce qui amuse vraiment, ce ne sont pas tant les aventures surréalistes de Dom Toretto et de sa famille élargie. C’est le sérieux avec lequel ces aventures sont lourdes et créées, équivalent à un feu d’artifice qui vise à étourdir les spectateurs. Pendant un certain temps, tout a bien fonctionné. Ce divertissement avait une personnalité, du moins jusqu’au chapitre numéro 7, réécrit et reconstruit en cours après la mort tragique de Paul Walker.
Avec le huitième chapitre, une poussée vers des objectifs différents et peut-être lointains a commencé, pour garantir un minimum de passes décisives vers les titres suivants. Mais lorsqu’une macro-histoire fait mourir des personnages puis les laisse ressusciter, faisant passer l’idée pour un gros rebondissement, cela ne fait qu’augmenter de manière exponentielle le nombre de protagonistes. Ainsi surchargée, la tour narrative commence à s’effondrer.

La sortie du scénariste au chapitre 9 Chris Morgansoustrait de Dwayne Johnson qui l’a apporté au spin-off Hobbs & Shawelle se fait entendre. Morgan était à bord en tant qu’écrivain dès le troisième film, Dérive de Tokyo, et le travail de cohérence dans la croissance des personnages, de l’évolution des relations, du recalibrage d’une saga mineure sur les courses illégales à une série internationale avec des braqueurs improbables mais efficaces, sont autant de résultats conçus sur son clavier. Son absence, compensée par le réalisateur Justin Lin, a mis en évidence la plus grande difficulté : faire vivre une histoire avec une dizaine de personnages qui doivent tous avoir le sens de l’existence. Et surtout, avoir quelque chose à faire.
Rendre les arcs de chacun plausibles, même dans un contexte surréaliste et exagéré comme celui du film, avec des mesures qui ne sonnent pas excessivement A+B+C+D et inversement, est une entreprise difficile.
X rapide il ne peut tenir ferme en ce sens, pas plus que ne le pouvait le chapitre précédent. La gestion de la dynamique narrative entre donc dans le territoire de la prévisibilité qui, à ce point, rejoint également la sensation de déjà-vu du spectacle automobile pyrotechnique. À un moment donné, il semble y avoir une course entre l’écriture et les séquences d’action, quant à savoir qui fait plus de cascades et de sauts de brochet que l’autre.

Cette faiblesse de X rapide il est en partie contenu par la séquence de Rome créativement intéressante. La capitale est incendiée par une course-poursuite avec une boule de fer géante prête à exploser, une invention digne de l’esprit de la saga. Le tournage a également eu lieu à Turin Et Genzano et, pour nous Italiens, c’est quelque chose de sublime de découvrir qu’au milieu de la Via Roma de Turin, il y a la Place d’Espagne de la vraie Rome. Ou que le pont où passe la sphère voudrait surplomber le Tibre, mais ce sont les eaux du Pô qui coulent en dessous.

L’effet défilé de mode des stars désormais nombreuses (trop nombreuses) du film, a un effet inexorable. C’est une vantardise inutile pour le producteur vin Diesel qui continue toujours à garder le pivot de toute la franchise sur lui-même. Cependant, l’entrée du nouvel ennemi apporte des avantages, grâce à l’interprétation de Jason Momoa s’amuser et s’amuser. L’acteur entre dans la cour de récréation et fait exactement ce qu’il est censé faire : jouer. Et vole la vedette sans trop d’efforts, devenant l’autre valeur ajoutée du film. Après Rome.