La revue innocente

L’acteur français Louis Garrel, dans son quatrième film en tant que réalisateur, avec le film Les Innocents se lance dans l’entreprise de réinventer le genre policier en utilisant le langage de la comédie romantique.

Légèreté et romantisme sont les voiles avec lesquels Louis Garrel décide de boucler son film de braquage.
L’acteur français ici avec L’innocent il en est à sa quatrième réalisation et veut ouvertement réinventer le roman policier. Il écrit, réalise et interprète une comédie qui s’éloigne de l’atmosphère et de la définition même de Polaire, parce que le genre noir ne l’envisage pas, mais essaie de donner une simplicité stylistique à un récit simple. Si l’histoire qu’il raconte, si éloignée des films d’action et si différente du cinéma mainstream américain, a séduit un jeune public d’adolescents et de pré-ados, c’est pour Garrel ce serait l’objectif le plus satisfaisant.
pouquoi L’innocent du titre est un nom qui navigue lentement du contraire de « coupable » à un synonyme de « candide ».

La star française de 39 ans poursuit l’intrigue de son film en répartissant son poids sur les quatre personnages principaux. Sylvie (Anouk Grinberg) qui enseigne le théâtre, tombe amoureuse du détenu Michel (Roschdy Zem) et l’épouse en prison. Lorsque cette dernière retrouve la liberté, le couple ouvre un commerce de fleuriste et doit combattre l’hostilité de son fils, Abel. Louis Garrel il revient donc dans le rôle de son alter ego lorsqu’il se met en scène, pour lequel il a toujours choisi le nom d’Abel.
Protecteur de sa mère et très méfiant que son nouveau mari revienne dans le cercle de l’illégalité, le garçon vit son quotidien dans un état de paralysie sentimentale. Il a subi un deuil avec la mort de sa femme et est terrifié par les changements et l’exubérance de sa mère qui pourraient lui causer des problèmes.
Par conséquent, les déséquilibres émotionnels.
Abel est comme un poisson d’aquarium où elle travaille, mais la chance qu’elle ignore, c’est sa meilleure amie Clémence (Noémie Merlant), sa bouffée d’air frais.

Le réalisateur aime s’incarner dans un rôle de matriochka. Une des meilleures étapes du film est la préparation de la mise en scène dans laquelle Garrel il doit faire semblant de ne pas pouvoir agir et, ce faisant, nous rappelle, ainsi qu’à son Abel, combien il est essentiel d’exprimer ses émotions au prix d’être brouillé pour réagir. En tant qu’acteur, il n’en est que trop conscient.
En tant que réalisateur, il utilise la grâce et la simplicité pour faciliter l’histoire, poursuit un humour sobre et s’autorise un hommage aux années 70 avec zoom et écran partagé. À la fin L’innocent il clôt sur une ironie circulaire, fier de la personnalité qu’il prouve et en fait un film d’art et d’essai élancé.