Le premier jour de ma vie Avis

En adaptant un de ses romans, Paolo Genovese revient pour parler de seconde chance et aborde de front un sujet inconfortable comme le suicide. Au casting du film, Toni Servillo, Margherita Buy, Valerio Mastandrea, Sara Serraiocco.

En anglais, il y a trois mots qui définissent la solitude : solitude, solitude Et solitude. Le premier fait allusion à la solitude physique, le second à la solitude émotionnelle et donc à un sentiment d’échec, d’abandon. Enfin, la troisième est une solitude positive, qui coïncide avec la réalisation de soi, le calme et la maturité, ainsi qu’avec le « temps de qualité ».

Les personnages de Le premier jour de ma vie ils connaissent les trois solitudes et, grâce à une Deus Ex machina avec un visage fatigué et des vêtements froissés, ils essaient de passer du deuxième au troisième. Avant l’arrivée de leur passeur imparfait et épris de jazz, ils ont tous abandonné une vie de fous, qui les a privés d’affection, de certitude et de courage pour exprimer leurs besoins. Et les voici donc : certains sur un pont, certains sur le rebord d’un immeuble, certains dans une voiture avec un pistolet sous le menton, certains dans leur chambre avec un plateau de beignets qui fait monter en flèche leur glycémie.

Mais pour Ariane, Napoléon, Émilie Et Daniel, qui sont le fruit d’une imagination débridée, quelqu’un a inventé une dernière chance : 7 jours pendant lesquels il devra décider s’il faut vraiment se suicider ou revenir à l’instant qui a précédé l’acte fou et réfléchir à nouveau. Ce quelqu’un est Paul Génois, le réalisateur italien qui aime parler de seconde chance et de nouvelles perspectives, même au prix de dépasser les frontières de la réalité en embrassant la magie. Bienvenue alors, ne Le premier jour de ma vie les anges, l’invisibilité, l’impossibilité de manger et des fragments de son avenir projetés dans un cinéma abandonné, qui est une métaphore des cinémas encore trop vides, qui nous rappellent inévitablement que nous avons vécu en confinement. Et justement le confinement est une « circonstance » qui ne peut pas être prise en compte lors du visionnage du film, car le sentiment suspendu entre la vie et la mort, les rues et places désertes et l’absence d’espoir sont palpables dans une histoire en images traversées par la mélancolie et encore plus par la nostalgie, qui rend la mélancolie douce et encore plus poignante. génoisd’ailleurs, il a tourné pendant la pandémie, laissant correspondre l’égarement de ses acteurs à celui de leurs personnages, anéantis face à un destin moqueur et absurde.

Enfin, il y a la pluie, sombre et insistante, faite de larmes que les quatre candidats au suicide n’ont pas encore versées. C’est une pluie, inutile de le dire, qui se souvient Coureur de lame, même si le scénario n’est pas futuriste. C’est plutôt sombre. Nous sommes à Rome, mais seuls ceux qui connaissent bien la ville le comprendront, reconnaissant la Piazza Vittorio et les rues autour de la gare Termini, illuminées par une photographie parfois livide, qui se transforme en bleu froid pour céder la place, de temps en temps , à une lumière plus chaude.

Le directeur de Parfaits inconnus et prend de front l’un des grands éloignés de notre société catholique plutôt que laïque, qui identifie le suicide comme un acte de révolte contre Dieu, plutôt qu’un libre choix, un geste de protestation, l’expression maximale du libre arbitre. Il filme ses personnages avec plus d’une caméra génois, prouvant une fois de plus qu’il est un bon cinéaste, et qu’il préfère d’abord les intérieurs : l’habitacle d’une vieille Volvo où l’autoradio avale les cassettes, les chambres d’un hôtel deux étoiles où même les fleurs sont fanées, quelques bars et le restaurant. Bref, on est loin Immature, et l’impression qu’on a est celle d’un changement de rythme qui naît d’un besoin d’analyse et peut-être d’auto-analyse. L’effet est très puissant, et puisqu’on parle de douleur, chaque acteur travaille par soustraction, en commençant par Marguerite Acheter et de Valerio Mastandreale premier aux prises avec une femme qui a peur de perdre la douleur sourde dont elle se nourrit et qui se transformera bientôt en un sentiment de vide, le second souffrant d’un mal de vivre, d’un briller de plus en plus étouffant. Et si le Émilie De Sara Serraiocco elle se mesure à l’incapacité de faire face à un monde de plus en plus concurrentiel, à travers le petit Daniel (Gabriel Cristini) le thème de la parentalité imparfaite fait son chemin.

Paul Génois il ne juge pas, il n’enseigne pas, même si son regard plonge dans les plans d’écoute d’un irréprochable Tony Servillomais à un certain moment il semble avoir besoin d’air et ouvre grand les fenêtres, ouvre les cages de ses quatre mort qui marche et laisse entrer juste l’espoir, qui est une brise agréable, et même le bonheur, qui pour Napoléon & Co., mais aussi pour beaucoup d’entre nous, ce n’est rien de plus qu’une petite maison au bord de la mer et un ami qui nous cuisine des pâtes aux palourdes.

Les Premier jour de ma vie n’est pas un manuel d’auto-assistance sur les « non qui t’apprennent à vivre » ou « comment renforcer l’estime de soi », mais, à travers son ange chiffonné qui demande « Permission ? », il suggère que, si le présent nous opprime, l’avenir nous réserve peut-être de belles choses. Mais surtout, le film entend rappeler que personne, absolument personne, ne se sauve.