Revue Rosanero

Empruntant un gimmick souvent utilisé par la comédie américaine, Rosanero d’Andrea Porporati, inspiré du roman du même nom de Maria Tronca, est un conte divertissant et qui donne à réfléchir, parfait pour un visionnage en famille. L’avis de Daniela Catelli.

Il est bon de savoir que dans le cinéma italien, il existe encore des comédies qui, même sans être des chefs-d’œuvre, parviennent à sortir des pièges du déjà vu et du banal, tout en n’offrant pas toujours les acteurs habituels. C’est peut-être une coïncidence mais deux des produits les plus plaisants récemment sortis dans ce domaine voient la présence, à la fois en tant qu’acteur et scénariste, de Salvatore Esposito, dans sa vie post-Gomorrhe, à laquelle il semble avoir décidé de donner une tournure comique ou contraire. Ainsi, après l’agréable comédie romantique du cuisinier Le dîner parfaitvient ce Rosaneroinspiré (on croit librement, surtout au choix forcé de garder visible les deux protagonistes) au roman du même nom de Maria Tronçaporté à l’écran par Andréa Porporati qui, comme Esposito, connaît bien le côté noir et criminel de notre pays en tant que scénariste. De ce mélange de suggestions, greffées sur une idée largement exploitée par le cinéma américain (dans des films comme Ce fou vendredi ou le plus récent Bizarredans une tonalité de comédie d’horreur), ou l’échange « d’âmes » entre deux personnes aux antipodes, un conte de fées pour enfants est né, capable d’amuser le reste de la famille, qui a une morale mais n’est jamais moraliste (essentiellement à l’intérieur chacun d’eux est un mauvais côté).

Dans Rosanero tutto parte dall’arrivo in ospedale, contemporaneamente, di un feroce boss criminale, Totò o’ Nero, vittima di un agguato, e una bambina con la passione per la danza, Rosetta, figlia di un fioraio e orfana di madre, caduta da un ‘balançoire. Opérés côte à côte et soumis à des décharges de défibrillateur, lors d’un étrange et soudain black-out, ils se réveillent tous les deux dans le mauvais corps. Rosetta jure et rejette tout ce qu’elle aimait déconcertant ses parents, tandis que Totò parle d’une balançoire et de son envie de danser, bouleversant son fidèle bras droit La Bufala. Mais il y a une raison, que nous découvrirons vers la fin, si les deux sont destinés à vivre cette expérience insolite…

On sait qu’on risque de tomber dans la rhétorique du « napolitain tous acteurs », mais il est impossible de ne pas admirer la « grâce », jamais caricaturale, avec laquelle Salvatore Esposito donne à son grand corps la légèreté physique d’une petite fille, dont la personnalité innocente parvient à transparaître à travers son regard, en parfaite harmonie avec la spontanéité de la petite fille Fabiana Martucci à ses débuts. Et en continuant avec les acteurs de soutien, c’est sous les applaudissements la perfection de l’époque comique de Antonio Milo (La Bufala), un acteur enfin apprécié à sa juste valeur, mais aussi le talent des deux artistes fils de Matteo Garrone, Salvatore Striano Et Aniello Arena: deux anciens détenus qui ont trouvé une rançon en agissant, le premier dans le rôle du commissaire, et le second dans celui du féroce et traître Moray. Sans oublier Fabio De Caro (un autre vétéran de la Gomorrhe télévision) et Sebastien Somma, en plus des acteurs non napolitains du film, tous parfaitement calibrés dans leurs rôles. Ce sont aussi eux qui donnent vérité à une histoire fantastique et impossible, qui amuse et touche ensemble. Parce que si dans les contes de fées le bien finit toujours par triompher et que le mal finit toujours mal, nous savons tous que cela n’arrive pas toujours dans la vie et donc un film qui enseigne aux enfants que même un petit danseur peut vaincre les intimidateurs et qu’un patron est le bienvenu. apparemment a tout en réalité il ne possède rien.