Deuxième œuvre de Gustav Möller des Coupables, c’est un film de prison à l’envers, mais aussi un thriller psychologique et un drame familial. Il arrivera au cinéma en Italie avec Movies Inspired. La critique de Vogter par Federico Gironi.
La première œuvre du Danois Gustav Möllerque Le coupable – Le coupable qui était si bien réalisé et si intéressant que les Américains se sont sentis obligés de le refaire à leur manière, mettait en vedette un policier comme protagoniste. Un policier posté au standard 113, ou quel que soit son nom actuel, ou quel qu’en soit le nom au Danemark, attendant qu’un différend concernant une action dans laquelle il a été impliqué soit résolu, et qui a reçu un appel à l’aide d’une femme sur le téléphone kidnappé. Puis les choses se sont compliquées. Mais en bref : Le coupable c’était un film qui, avec le ton d’un thriller, bien que vocal et apparemment statique, raisonnait sur la perception des choses, sur l’idée de moralité et de justice, sur la culpabilité et la rédemption.
Plus ou moins ce sont tous des thèmes qui reviennent également dans son nouveau Vogter. OU Filscomme le dit un titre international, c’est presque un peu un spoiler.
Cette fois, les téléphones et les standards n’ont rien à voir avec cela, mais la protagoniste Eva, si elle n’est pas exactement une policière, en est quelque chose qui s’en rapproche beaucoup. Eva est gardienne de prison.
Il travaille dans une aile relativement calme, entretient de bonnes relations avec les détenus, est gentil, sourit et leur donne des cours de pleine conscience.
Mais ensuite – rapidement, sans perdre de temps inutile, comme il se doit – Möller met à mal cette routine de travail apparemment paisible. Eva, depuis une fenêtre, voit de nouveaux détenus arriver dans la prison, et l’un d’eux, un certain Mikkel, qui y a été amené et destiné au quartier de sécurité maximale pour avoir tué un autre jeune détenu, dans une autre prison, semble-t-il, non seulement attirer son attention, mais la déranger profondément.
Pourquoi Eva est-elle si bouleversée, pourquoi demande-t-elle à être transférée dans l’aile de la prison où est détenu Mikkel, pourquoi semble-t-elle obsédée par lui et pourquoi semble-t-elle lui en vouloir au point de mentir, de jeter son courrier, cachant de la drogue et des armes dans sa cellule pour être découpé afin qu’il soit puni, le film le révélera rapidement.
Thriller psychologique, film carcéral à l’envers, mais aussi, à sa manière, drame familial, Vogter met en scène un duel constant, plein d’oscillations.entre Eva et Mikkel.
La première s’efforce de dépasser les limites du droit et de la morale au nom de la vengeance, la seconde devient une sorte de victime, mais le rapport de force s’inverse, de nouveaux leviers psychologiques se déclenchent, Eva est acculée.
Tout cela, alors que le thème de la maternité, des difficultés d’un parent face à un enfant rebelle et violent qui ne sait pas comment gérer un enfant rebelle et violent, passe inaperçu.
Le naturalisme documentaire qui caractérise une bonne partie du film se dissout, par moments, dans des moments de pur thriller, et la tension entre les deux protagonistes (Sidse Babett Knudsen et Sebastian Bull, tous deux excellents) est si forte, et pleine de violence non explosée, celui de pouvoir transmettre une tension qui se traduit par un inconfort presque physique.
La force des interprétations et les charges psychologiques de ces deux personnages occultent le fait que, en termes de plausibilité, de nombreuses situations mises en scène par Möller ne résistent pas très bien, ainsi que le relatif schématisme avec lequel le Danois réfléchit à la question. de culpabilité, de vengeance, de rédemption.
Ce sont, comme nous l’avons dit, les mêmes thèmes que Celui qui est coupable, qui avait aussi à son côté la force d’une histoire insolite, innovante et courageuse. Peut-être que Möller est ici aussi courageux, mais il est certainement aussi plus conventionnel : du moins dans la forme et la mise en scène.
Mais en fin de compte, peut-être plus que toute autre chose, l’histoire de Vogter est l’histoire d’une mère qui a le sentiment d’avoir échoué en tant que telle et qui cherche sa rédemption en agissant comme une mère, une rédemptrice, envers ses prisonniers, jusqu’à ce qu’une réflexion douloureuse l’y amène. retour à ce qu’elle est réellement : une femme emprisonnée dans la prison d’elle-même et de son passé.
