A Cooler Climate, un voyage de James Ivory dans les souvenirs personnels d’un monde disparu

Un monde aujourd’hui disparu, à l’opposé des souvenirs encore vivaces d’un homme de 94 ans qui se plaît à les partager dans un documentaire, Un climat plus fraispleine de grâce et d’inévitable mélancolie. Prix ​​pour l’ensemble de sa carrière au Festival du film de Rome, James Ivoire il a trouvé parmi les étagères et les tiroirs d’une vie les bobines d’un documentaire filmé, presque fini de montage mais jamais diffusé. Un voyage en 1960 l’a conduit à Kabouldans un Afghanistan en pleine modernisation, bien loin de la société oppressive imposée par les talibans, avant l’arrivée des Russes et des Américains.

Voile obligatoire aboli, douanes libéralisées pour les femmesdans le droit d’occuper chaque rôle et position sociale, à la recherche d’un dépassement au moins dans les zones urbanisées des anciennes traditions tribales, le pays asiatique a été choisi pour une raison très prosaïque par l’Ivoire comme le deuxième pays asiatique après l’Inde dans lequel pour réaliser un portrait entre art et architecture locale. Il ne faisait pas trop chaud, contrairement à d’autres réalités de cette partie du monde. Ne trouvant pas de monuments dignes de mention, comme en Inde, il se concentre plutôt sur le fleuve Kaboul et ceux qui l’habitent. Ivory rappelle les journées passées paresseusement ou en pleine activité exploratoire, accompagnant des images à peine vieillies par le temps et de grande suggestion de ses souvenirs, sur les douces notes d’une bande son composée par Alexandre Desplat.

Inévitable pour lui, en feuilletant les pages du journal d’il y a plus de soixante ans, de faire des comparaisons avec son Amérique. Kaboul est définie comme laide mais pleine d’une humanité aussi variée et composite qu’il n’en avait jamais vue auparavant, tandis que la campagne environnante est aussi aride que le Nouveau-Mexique et que les paysages de l’Arizona et du Colorado lui viennent à l’esprit alors qu’il voyage sur la route de Bamiyan. Le seul monument antique existant encore, au moins en 1960, étant donné que le énormes statues de Bouddha on savait qu’ils avaient été détruits en 2001 par la furie iconoclaste des talibans.

En rappelant Kaboul, Ivory se sert des paroles de Baburdescendant de Gengis Khan Et Tamerlanfondateur de la dynastie moghole en Inde, qui a passé beaucoup de temps dans cette ville et ces lieux au début des années 1500, comme le raconte un livre autobiographique, finir par tomber amoureux et demander à être enterré sur les rives de la rivière Kaboul. Le réalisateur revient alors sur son enfance en souvenir d’un Chutes climatiques, Oregon, d’où le double sens du titre, faisant référence à un climat doux mais aussi à sa croissance en tant que fils de marchand de bois aux prises avec une homosexualité impossible à exprimer dans la société. Il se souvient aussi d’un voyage à Venise en 1952, pour photographier les œuvres d’art de la ville, tout juste étudiant en cinéma à l’Université de Californie du Sud. Il passe quelques mots, sobres mais émus, pour raconter sa première rencontre en 1961 avec Ismail Merchant, un compagnon professionnel et de vie pendant de nombreuses décennies.. Un voyage mélancolique et doux, à l’image de son auteur, dans les années où son amour du cinéma se confondait en harmonie avec celui de l’Asie.