Avec grâce et délicatesse, Walter Veltroni raconte Paolo Rossi dans le documentaire Tout était beau – Histoire de Paolino et Pablito, qui dresse le portrait du footballeur et de l’homme, qui a réalisé le rêve de nombreux enfants qui voulaient devenir champions.
On était au début des années 1980, et si la scène musicale s’apprêtait à accueillir le meilleur de la pop britannique, avec le Duran Duran elles ou ils Ballet de Spandau dans la tête, en Italie, il était difficile de cultiver l’optimisme. Comme si cela ne suffisait pas, il y avait peu de sorties, car les rues étaient tachées de sang, des voitures et des trains ont explosé, des cinémas ont été incendiés. Il y avait encore des pattes d’eph et des bonsoir demoiselles, et Noël commençait à devenir le sujet des comédies goliardiques. Et il y a eu le football, joué par des sportifs et non des stars et commenté par des journalistes à la diction excellente qui ont été bien accueillis dans les vestiaires. Et le nouveau documentaire de Walter Veltroniappelé par Palomar à mettre sa délicatesse de récit au service d’une histoire glorieuse mais au dénouement amer.
C’était tout beau – Histoire de Paolino et Pablito est le portrait de Paolo Rossiqui était alors l’un des hommes qui ont contribué à sortir notre pays des années de plomb et qui est devenu l’icône de la Coupe du monde 1982.
Mais comment? – me direz-vous – un autre film sur le triomphant Azzurri mené par Enzo Bearzot? Oui et non. Oui, car 2022 marque le quarantième anniversaire de cette compétition sportive inoubliable, et non car l’intention du réalisateur n’est pas seulement festive. Veltronien fait, il tient aussi à rendre la générosité, la douceur et la résilience d’un être humain qui était à la fois archétype et individu, et qui incarnait le rêve tout italien de cultiver une passion, de pouvoir la transformer en un métier et devenir une légende.
C’est pourquoi ils sont dans le documentaire Pauline Et Pablito, où le premier est l’enfant qui a bien botté le ballon et qui rêvait d’être un avant-centre infaillible (et qui est joué par un très jeune acteur), tandis que le second est le joueur de balle qui a marqué trois buts au stade Sarrià de Barcelone .Brésil domicile. C’est surtout au début et à la fin du doc que les deux paraboles se croisent, et aussi réalité et fiction se superposent, car le petit acteur apparaît fréquemment. Alors le réalisateur préfère Pablito et finalement ça revient aussi Pauline. L’idée est belle et confirme l’estime de l’ancien politique envers les enfants, qui ont leur propre vision du monde, un excellent degré de conscience de soi et une maturité insoupçonnée. Et encore C’était tout beau il est un peu discontinu en ce sens, car il perd de vue le bébé, comme le ferait une mère distraite, et réduit ainsi son poids dramatique. Cela arrive parce que Walter Veltroni semble avoir un besoin urgent de participer à un voyage dans le passé du football italien qu’il a fait avec Antonio Cabrini Et Marco Tardelli. Il s’agit évidemment d’un voyage en Espagne, qui à première vue peut vous rappeler le pèlerinage sur les lieux d’une série télévisée au top, sauf qu’il n’y a pas de carte sainte ici, et en plus l’ancien maire de Rome a le mérite de ne pas nous présenter des images que nous connaissons mais du matériel inédit, montrant un Président de la République, Sandro Pertiniqui serait parfait pour nos temps sombres et qui a toujours gardé le sourire.
Purée Paolo Rossi il se souvenait toujours de sourire, et il ne laissait jamais le sourire, qui signifiait douceur et calme, se transformer en grimace, pas même lorsque la maladie est arrivée. Tardelli Et Cabrini Ils le savent très bien et le regrettent, alors qu’en pénétrant dans les chambres doubles qu’occupaient les 22 magnifiques pendant la retraite, ils confirment que le monde du football a radicalement changé. Ce n’est pas nouveau non plus, mais la partie centrale du film n’en est pas moins pleine d’énergie, aventureuse, épique voire picaresque, et place le ou les héros dans un contexte bien conçu.
Vient enfin le troisième acte de C’était tout beau – Histoire de Paolino et Pablito. Nous avons dit que Pauline ressort, plus souvent en noir et blanc comme leAntoine Doinel ce Veltroni voulait le mettre Les enfants savent. Le documentaire devient alors intimiste, recueilli, mélancolique. Les chants tonitruants du stade, les cris des journalistes et les courses haletantes sur le terrain ne sont plus là, car c’est d’un adieu à la vie dont on parle. Et puis c’est juste que la caméra de Walter Veltroni demander à la femme de Pablito et à ses petites filles : pas pour un hymne collectif, mais pour parler de l’héritage de Paolo Rosside l’exemple et de l’affection qu’il donnait à ceux qui l’aimaient.
Il y a deux leçons ou réflexions qu’il nous laisse C’était tout beau. La première est que Paolo Rossi est devenu Pablito car plusieurs fois il est tombé et autant de fois il s’est relevé, suggérant qu’il ne peut y avoir de véritable renaissance que s’il y a d’abord eu la douleur. La seconde nous amène plutôt à constater que des héros comme Paolo Rossi aujourd’hui il n’y en a pas, et non pas parce qu’il n’y a pas de personnes valables, mais parce que c’est nous qui ne sommes plus capables de croire aveuglément en quelqu’un ou de lui confier notre catharsis ou le sort de la pauvre Italie. Malheureusement le nôtre n’est pas le temps du rêve. Et puis on ne peut qu’essayer de tenir le coup en fantasmant sur les héros du futur.