Critique de Cinq nuits chez Freddy

Produit par Jason Blum, le film porte sur grand écran le monde des jeux vidéo créés par Scott Cawthon qui ont fasciné et effrayé des millions d’enfants à travers le monde. La critique de Five Nights at Freddy’s de Federico Gironi.

Comme beaucoup de mes pairs, j’aurais volontiers ignoré l’existence d’un jeu vidéo d’horreur titré Cinq nuits chez FreddyOui, si je n’avais pas eu un neveu de douze ans, élevé par son père sur des consoles et des trucs effrayants, qui est assez obsédé.
Une fois, il m’a montré d’étranges marionnettes qui me semblaient être des petits jouets comme tant d’autres, mais il m’a expliqué tout un truc compliqué que j’ai tout de suite oublié mais qui m’a fait comprendre que c’étaient des personnages dont il fallait avoir peur.
Désormais, ces personnages ne sont plus seulement les protagonistes d’un jeu électronique et des marionnettes modulaires, mais aussi des figures portées à l’échelle cinématographique par la volonté d’une industrie qui intègre et recycle toute propriété intellectuelle en circulation ayant eu un semblant de succès.

En fait, il ne fait aucun doute que celui de Cinq nuits chez Freddyconçu comme un film à voir au cinéma, est quelque chose qui c’est né sur la planche à dessinavec la complicité habituelle Jason Blum (croix ou délice de l’horreur contemporaine, selon votre point de vue, et nous adoptons ici le premier terme), de Scott Cawthon qui a inventé le jeu vidéo, les personnages et l’histoire, et d’un réalisateur pratiquement inconnu (et, on le suppose, disponible pour une exécution sans trop de prétentions) comme Emma Tammy.
Or, il n’y a rien de mal à ce type d’opérations en tant que telles, le monde du cinéma en a toujours été rempli. Le problème est de savoir comment : comment se déroulent de telles opérations une fois que vous les projetez sur une grande feuille blanche dans une pièce sombre, ou même, plus tard, lorsque vous les faites apparaître sur l’écran de mille pouces de votre maison.

Pour ceux qui ne connaissent pas l’histoire, un petit résumé.
En résumé, les jeux vidéo de la série FNaF voit le joueur dans le rôle du veilleur de nuit d’une grande pizzeria/fast food abandonnée qui doit survivre aux attaques d’animatroniques diaboliques qui veulent sa mort. Au cinéma la question ne change pas, dans son essence ; mais étant un film, et non un jeu vidéoCinq nuits chez Freddy il a dû remplir cette substance avec une autre graisse.
Et c’est là que surgissent les premiers problèmes.
L’hypothèse de base de l’histoire et des personnages qui la peuplent aurait pu profiter d’un film capable d’appuyer sur la pédale de l’absurde, d’un vague psychédélisme, comme cela s’est produit dans des titres clairement inspirés du jeu vidéo. Cawthon et qui est arrivé en premier sur les écrans, comme le Le pays des merveilles de Willy avec Nicolas Cage ou Le film Banana Splits.
Ici à la place FNaF a été transformé en une histoire de fantômes, compris à la fois littéralement et symboliquement comme des antécédents familiaux lourds.. Et voilà tout au long du film une gravité quelque peu déprimée ce qui, je me le demande, pourrait être difficile à digérer pour le public cible du film.

Ici aussi, le protagoniste est évidemment un veilleur de nuit. Un garçon avec des problèmes de travail et de caractère et un look pas très brillant Josh Hutchersonobsédé d’avoir vu son petit frère kidnappé sous son nez des années auparavant, qui après la mort de ses deux parents ne vit plus qu’avec une petite sœur (Piper Rubio) qu’une méchante tante (Mary Stuart Masterson) voudrait lui enlever pour encaisser le chèque que la jeune fille garantit de l’État.
Ayant besoin d’argent pour garder sa sœur avec lui, notre protagoniste – si charismatique que je n’ai pas mémorisé son nom – accepte d’un étrange conseiller en emploi (Matthieu Lillard) le métier de gardien chez Freddie’s, il croise les animatroniques (longtemps uniquement des présences inanimées, mais toujours « menaçantes »), et croise son histoire personnelle avec celle des enfants disparus dans la pizzeria avant qu’elle ne soit contrainte de fermer ses portes.
Quand, après cette longue et sérieuse partie introductive, elle se termine et que les choses commencent à devenir plus inquiétantes, tout ce que FNaF offre à son public, c’est une poignée de frayeurs ultra-prévisibles, des intrigues improbables qui relient les quatre ou cinq personnages du film d’une manière ou d’une autre, et une série de situations étrangement paradoxales où la peur devrait en quelque sorte aller de pair avec rire.

S’il s’agissait de créer une horreur légère pour ne pas trop déranger les plus petits (qui sont souvent habitués à bien pire), on ne voit pas pourquoi l’histoire du film devrait être si lente et sombre. Et si cette partie a été conçue comme une forme de compensation pour la partie famille-adulte du public, cela ressemble plus à une punition qu’à une compensation.
En bref, quoi qu’on en pense, Five Nights at Freddy’s est un film difficile à comprendre et – plus sérieusement – décidément ennuyeuxcapable de nous faire manquer les rivaux susmentionnés arrivés sur les écrans avant lui.
Alors bien sûr, Je ne suis pas votre public cible, et mon neveu, venu à Rome spécialement pour le voir, a évalué l’expérience théâtrale d’une manière complètement différente. pouquoi une chose est vraiment indéniable : Five Nights at Freddy’s ne fait rien et n’importe quoi au nom du fan service.