Examen du sourire

Sosie Bacon, fille de Kevin Bacon et Kyra Sedgwick, est la protagoniste de ce premier long métrage (basé sur un précédent court métrage du réalisateur) qui tente de trouver un juste milieu entre l’horreur grand public à la James Wan et celle plus « contenue ». Rester un peu au milieu. Au cinéma à partir du 29 septembre.

Il arrivait et arrive encore, parfois, qu’avec ma copine on se dise à quel point ce serait dérangeant si, au milieu de la nuit, on se réveillait pour trouver l’autre ou l’autre nous fixant avec un sourire inquiétant dessiné sur nos lèvres. Ici, l’évolution de ce discours de feu de foyer, certainement né de la volonté d’exorciser les peurs et de cimenter les quartiers, en Le sourire a été poussé à ses conséquences extrêmes. Le sourirequi est aussi le film dans lequel, plus que toute autre chose, le concept général d’un sourire diabolique est poussé jusqu’à ses conséquences extrêmes, quelque chose qui a toujours été présent dans l’horreur et qui s’est toujours emparé du public.

Si vous avez vu la bande-annonce du film, que vous pouvez toujours trouver au bas de ces lignes, vous savez de quoi nous parlons. Et, si vous avez vu la bande-annonce du film, vous avez vu un bon de ses moments les plus troublants, tous liés au tristement célèbre sourire du titre.
Le fait est que 115 minutes d’horreur, d’ailleurs nées de l’agrandissement d’un court métrage du réalisateur et scénariste Parker Finn, ici ils sont mal justifiés, et l’impression que les choses sont tirées trop longtemps. Même s’il est vrai que Finlandaisdans l’ensemble, parvient paradoxalement à maintenir la tension toujours assez élevée, même et peut-être surtout là où, selon une des règles de base du cinéma d’horreur, on sait très bien que quelque chose d’effrayant ou de terrible va soudainement se produire devant tes yeux.

À l’intérieur Le sourire il y a beaucoup d’horreur des vingt dernières années : il y a la question de la malédiction mortelle qui est transmise au protagoniste, qui a quelques jours pour se sauver, et qui vient du J-Horror avec style Ringumais aussi deÇa suit ce qui est implicitement et explicitement mentionné par Finn, en particulier lorsqu’il s’agit de comparer le protagoniste à quelque chose qu’elle seule, et personne d’autre, voit.
Le film de David Robert Mitchell il semble aussi avoir été une référence formelle, pourtant médiatisée par la volonté d’aller aussi vers le cinéma sur papier glacé de James Wanoù les effets les plus mécaniques et jumpscare sont les maîtres, qui sont également présents dans Le sourire et ils fonctionnent bien (surtout une fois, de manière inattendue, j’ai fait un bon saut dans le siège du cinéma).

Par rapport à l’horreur à la Wan, cependant, l’impression est que Parker Finn a cherché un déchet, mettant à l’intérieur Le sourire non seulement le suspense, les frayeurs et la mise en scène brillante, mais aussi quelque chose de plus substantiel d’un point de vue thématique.
A la fin de la foire, en effet, Le sourire est un film qui parle des traumatismes et de la façon dont ils sont gérés ou non, et de ce monstre plus à l’intérieur qu’à l’extérieur de nous (je montre qu’en Le sourirevers la fin du film, prend des traits proches de ceux du dernier Richard Benson, qui repose en paix) qui se nourrit du trauma et propage le trauma.
Mais tout est assez superficiel, et les besoins du sujet – dépression, maladie mentale, syndromes de stress post-traumatique – finissent littéralement par succomber à ceux du style et du divertissement, de la frayeur bon marché : ce qui n’est pas forcément un mal, si certaines ambitions supérieures avaient pas été explicitement dénoncée.

Restent les sauts sur le fauteuil, quelques scènes bien pensées, ainsi que d’autres plus grossières, et quelques dialogues à revoir complètement. Mais net des défauts, de certaines ambitions thématiques et même trop formelles, quelque chose de bien Parker Finn l’a prouvé, et nous espérons qu’au prochain tour, il pourra chérir ce premier travail à moitié réussi.