Loups – Revue des loups solitaires

Deux spécialistes du nettoyage des scènes de crime se retrouvent inopinément ensemble dans une suite d'hôtel à New York. Point de départ d'un retour en beauté entre action, ironie et grande entente du couple George Clooney et Brad Pitt dans Wolfs. La critique de Mauro Donzelli de Venise.

Ils ne peuvent pas rester ensemble, sans se moquer les uns des autres et souvent volontairement, du moins sur grand écran, à coups de poing sinon à coups de pistolet. Ils sont ce qui se rapproche le plus d'un couple de stars hollywoodiennes classiquescapable de construire de film en film, mais surtout en dehors du cinéma, uncompréhension basée sur le désenchantement et la volonté de dédramatiser un métier dans lequel chacun a tendance à se prendre au sérieux. Le tout en maintenant un engagement notable, qu'il soit environnemental ou politique, comme ils le confirment chaque jour. Brad Pitt Et Georges Clooney. Leur habitat naturel, du moins ensemble, est certainement celui de la comédie d'action, qu'elle soit des frères Coen ou de celle émergente. Jon Wattsqui après avoir dirigé trois Homme araignée s'appuie sur deux super-héros démasqués pour cette histoire hilarante qui se déroule à New York et en une seule nuit.

Ce sont des loups solitaires, ils font office de nettoyeurs ou de réparateurs, en un mot ils sont appelés dans le plus grand secret pour nettoyer une scène de crime. Loupsle titre, fait directement référence au plus célèbre de ces truands stylés, celui incarné par Harvey Keitel dans Pulp Fiction. Ils sont là à côté d'eux Amy Ryanconvaincant comme le procureur cherchant de l'aide, et le jeune homme Austin Abrams d'Euphoria et de The Walking Dead, obligé de se promener à New York à moitié nu en plein hiver. Lorsque non pas un, mais deux fixateurs se présentent sur les lieux du crime, les choses deviennent assez confuses. Comme prévu, nous partons dans des directions inattendues une série de rebondissements et de tentatives pour mettre un patch qui représente la dynamique typique de ces comédies. Au moins, on n'exagère pas, on ne rebondit pas, du moins narrativement, sans aucune construction, juste pour le plaisir.

Chaque séquence cruciale prend son temps pour se développer en internetandis que les deux transforment l'hostilité en une alliance dictée par l'urgence, pour arriver ensuite à une véritable entente, mais toujours avec le désenchantement des adolescents adultes qui les oblige à porter un masque dur. Même si c'est de plus en plus circonstanciel, prêt à se laisser souvent prendre faire ressortir les maux de l'âge et des cheveux gris, dans un désenchantement et une moquerie auxquels se soumet désormais une génération de stars très caractérisées de la scène hollywoodienne. Le problème est qu'il ne semble pas y avoir de remplaçant, du moins pas si charismatiquemais c'est un autre problème. En parlant de problèmes, pour Brad et George ici, lire de petits caractères pour aider l'enquête est désormais plus complexe que d'échapper indemnes à un mariage de criminels croates. Mais cachez simplement les lunettes dans la veste en cuir très masculine.

En parlant du déclin d'une génération de protagonistes hollywoodiens, dans Wolfs, nous revenons enfin à un New York reconnaissable, prêt à présenter toute son imagerie nocturne, les ruelles humides avec des poubelles prêtes à rendre une poursuite ou un combat plus pittoresque, les clubs de Soho et les entrepôts abandonnés de Brooklyntout concourt, comme la séduction des films tout-en-un, à ne pas gâcher la compréhension et la sympathie passionnantes des deux protagonistes de Buddy. Ça ne sert à rien de suivre l'intrigue trop longtemps, c'est mieux suivez simplement le courant, riez bien, appréciez une bonne écriture et juste ce qu'il faut d'action. Cinéma américain moyennement noble, au parfum des années 70-80 et la conscience qu'Hollywood doit produire davantage de films de ce type et de ce budget, et ne pas se limiter aux films comiques et aux suites éternelles.