Nous ne sommes qu’au début d’une guerre épique

On dit que les Targaryen ressemblent plus à des dieux qu’à des hommes, se souvient Rhaenyra Targaryen (Emma d’Arcy) dans le dernier épisode de Maison du Dragon (en Italie disponible exclusivement sur Sky et en diffusion sur À PRÉSENT). Pourtant, seulement deux siècles plus tard, dans la série mère Jeu des trônes on dira que « quand un Targaryen naît, les dieux jettent une pièce ». Parce que les cavaliers de dragons, fiers descendants de la souche valyrienne, savent être des héros courageux et de petits calculateurs, des compagnons fidèles et des chevaliers insensés, des rois pacifiques et des guerriers vengeurs. Et, l’une des séries fantastiques les plus attendues de l’année, elle nous a montré comment les personnages nés sous la plume de George R.R. Martin ils ne peuvent jamais être tenus pour acquis. Et justement, cette écriture tous azimuts nous a redonné des protagonistes incroyablement fascinants et un casting tout aussi centré : deux des points forts de une série qui nous a indéniablement scotché à l’écran pendant dix semaines. Maintenant, la finale passionnante, qui survient après neuf épisodes de hauts et de bas, de changements d’acteurs et de sauts dans le temps, prépare le terrain pour un Deuxième Saison encore plus prometteur.

Une fin qui déclenche littéralement la Danse des Dragons

Bien qu’elle ait été construite comme une série d’ensemble où tous les personnages reçoivent la même attention, il est indéniable que le vrai protagoniste de la finale est Rhaenyra Targaryen joué par l’excellente Emma D’Arcy. L’épisode commence et se termine avec elle. Couronnée reine par sa faction (les Noirs) après avoir appris la mort de son père Viserys (Paddy Considine), le nouveau souverain des Sept Royaumes voudrait éviter la guerre avec les Verts, Alicent (Olivia Cooke) et Otto Hightower (Rhys Ifan) qui a salué le fils premier-né de Viserys, Aegon (Tom Glynn-Carney). « Quand les dragons se sont envolés pour la guerre, tout a brûlé. Je ne veux pas régner sur un royaume de cendres et d’os », déclare Rhaenyra à propos des batailles de l’ancienne Valyria. Mais ses meilleures intentions partent littéralement en fumée lorsque son fils Lucerys « Luke » Velaryon (Elliot Grihault) arrive à Storm’s End pour demander le soutien de Lord Borros Baratheon (Roger Evans). Il y retrouve l’oncle Aemond Targaryen (Ewan Mitchell) est arrivé avant lui : une altercation commence entre les deux qui se poursuit par une bataille dans le ciel orageux de Cape Storm. Luke et Aemond perdent le contrôle de leurs dragons, l’agile Arrax et le majestueux Vhagar, le plus grand dragon vivant des Sept Royaumes. Luke, attaqué par Vhagar, tombe à la mer et meurt. Il est la première illustre victime de la Danse des Dragons, la désormais inévitable guerre civile entre les Noirs et les Verts.

Rhaenyra Targaryen : Reine, mais aussi mère

Avec un parallélisme excellent et évocateur, pour Rhaenyra, la finale de la saison commence et se termine par la perte d’un enfant: au début de l’épisode elle fait une fausse couche causée par la douleur de la perte de son père et par l’inquiétude de la guerre aux portes. Il fait enfin le deuil de Luke et montre toute la douleur profonde d’une mère (seul éloge à Emma D’Arcy pour son sublime travail sur le personnage). Ce n’est qu’à ce moment-là qu’il devient, en effet, le Reine noire du titre de l’épisode. Noir de robe et d’esprit, ce n’est qu’alors qu’il montre son regard le plus vengeur de tous les temps. Comme un Andromaque moderne, l’épouse d’Hector qui dans la mythologie grecque doit supporter la mort de son fils unique Astianatte aux mains d’Achille, devient – c’est le sens littéral du nom – « celle qui combat les hommes ». Un guerrier.

Maison du Dragon

Maison du Dragon : Une affaire de famille

a tenu ses promesses en se montrant avant tout une grande fresque familiale. Contrairement à de, il nous a tout de suite mis au diapason des personnages en se montrant intime et viscéral (parfois trop : la longue et atroce scènes d’accouchement montrés à plus d’une occasion ont parfois semblé être de la pornographie de la douleur. Comme Aemma le dit à sa fille dans le premier épisode, « Le malaise que vous voyez est la façon dont nous, les femmes, servons le royaume. L’accouchement est notre champ de bataille. » Mais peut-être que les scénaristes se sont emportés).

Maison du Dragon

Mais il ne s’agit pas d’une guerre entre maisons : c’est une affaire de famille et ces Targaryen sont des êtres humains courbés tantôt par le sens du devoir, tantôt par des ambitions (« Les dieux n’ont pas encore créé un homme qui n’a pas de patience pour le pouvoir absolu », observe Otto Hightower dans un premier épisode). La série ne s’est pas toujours bien déroulée. Certains épisodes ont mieux fonctionné, d’autres moins (On attendait beaucoup plus du neuvième épisode, traditionnellement celui qui rendait chaque saison mémorable). Moins « ouvert » et plus claustrophobe que la série mère, il a montré lenteur à certaines occasions. De plus, les fréquents sauts dans le temps et les changements de distribution qui en résultent ont exigé des téléspectateurs une confiance et une attention particulières. Mais le richesse productive (Budget de HBO d’environ 20 millions de dollars par épisode5 de plus que le chiffre retenu pour les épisodes de la dernière saison de), les excellents interprètes (le Viserys de Paddy Considine était considéré par George RR Martin meilleur que celui de ses livres) et surtout une histoire qui ne nous présente pas les héros et les méchants habituels à encourager fait de cette première saison un rendez-vous incontournable pour les amateurs de fantasy. Et nous n’en sommes qu’au début.