Toi et moi devons parler marque la première collaboration entre Alessandro Siani et Leonardo Pieraccioni, qui travaillent très bien ensemble. La comédie dont ils sont les protagonistes a une structure solide et est très drôle. L'avis de Carola Proto.
Si le film de comédie fait passer les gags et les blagues d'un ou plusieurs comédiens avant l'histoire cinématographique et exploite d'une certaine manière la popularité des protagonistes pour s'assurer les applaudissements de leurs fans inconditionnels, la comédie domestique le comédien en le soumettant à l'écriture mais en le laissant lui l'exquis privilège de proposer des variations sur le thème. Toi et moi avons besoin de parler De Alexandre Siani ce n'est pas un film comique mais une comédie, non seulement parce qu'il contamine le genre avec des films d'action et policiers, ou plutôt avec une parodie de films policiers, mais parce qu'il s'appuie sur un scénario solide dans lequel le rire vient de la situation, de la plaisanterie, du jeu et de la déformation des mots, du burlesque et du corps et de ses mouvements, tantôt fluides, tantôt marionnettes et mécaniques.
Cette complexité prive déjà le film d'un réalisateur et d'un deuxième protagoniste issu du cabaret, des fêtes de rue et des caves du « cabaretisme », mais qui a vite appris que le cinéma, comparé au stand-up, parle son propre langage. Dans notre cas, il existe deux langues – le napolitain et le toscan – et toutes deux ont une forte musicalité. Ils donnent également voix à une attitude comique qui brouille les bords et les adoucit. Et si l’un évoque une attitude sournoise et ludique face à la vie, l’autre mêle légèreté et mélancolie, ironie et nostalgie.
Ils travaillent bien ensemble Siani Et Leonardo Pieraccioni? Certainement oui, et plus que je m'en souviens Massimo Troisi Et Roberto Benigni dans Tout ce que nous pouvons faire c'est pleurersi une comparaison s'impose, faites penser à Ben Stiller Et Owen Wilson dans Starsky et Hutchmême si la matrice comique est très différente. Tant dans la revisitation amusante de la série policière des années 70 que dans le huitième réalisateur de Sianiil y a deux amis flics qui ont plus d'une difficulté à arrêter le crime. Bien sûr, puisque nous sommes en Italie, nous parlons de familles, et donc l'un des deux flics est avec l'ex-femme de l'autre, mais Pieraldo Naselli Et Antonio Berlingeri ils rêvent de tendre des embuscades et d'attraper des escrocs à l'américaine, étant donné que, étant enfants, on suppose qu'ils ont ingéré une immense quantité de films et de séries télévisées américaines dans lesquels ils incarnaient des flics et des voleurs. Le fait que les copains réussissent mieux lorsqu'ils passent en mode « spaghetti aux palourdes » n'est qu'un détail, car ils rapportent quand même le résultat à la maison, tout comme leurs collègues d'outre-mer.
Revenant sur la distinction entre film comique et comédie, il ne fait aucun doute que des personnages secondaires, non seulement bien caractérisés mais confiés à celui qui Alexandre Siani appelle « les comédiens nationaux », et donc Biagio Izzo, Peppe Lanzetta, Sergio Friscia et surtout le fabuleux Giovanni Espositoaux prises avec un nouveau dialecte et un braquage de banque. Or, un grand showman pompeux et égocentrique n'aurait jamais laissé le champ libre à des collègues aussi bons que lui, de peur d'être « éclipsé ». Siani Non: Siani il est réalisateur/comédien, et à ce titre il choisit avec soin les acteurs avec lesquels il interagit. Dans Toi et moi avons besoin de parler il y a aussi une grande attention portée au look des différents personnages, et si les vêtements des protagonistes d'un bal masqué qui rappelle celui de Yeux grands fermés ils sont bien plus modestes que les vêtements confectionnés pour le film Stanley Kubrickce n’est ni par manque d’argent, ni par quelque forme de laisser-aller. Siani il sait que même dans ce cas, la manière italienne ajoute du plaisir, en plus d'être une grande démonstration d'auto-ironie.
Il a un rythme très rapide Toi et moi avons besoin de parler. En outre Alexandre Siani laisser de la place pour Brenda Lodigiani et à la jeune femme Gea Dall'Ortoqui incarnent respectivement l'ex-femme de Antoine et sa fille. Cette dernière se plaint d'un père absent, et sa déception permet aussi d'imprégner le film avec ce qu'il faut de tendresse, et cela parce que Sianiaussi Pieraccioniqui est peut-être un peu plus malin, n'ont jamais fait taire leur « petit garçon », ce qui ne veut pas dire toujours plaisanter comme on le fait dans un grand film. Nous ne savons pas si la morale ici est « même le plus stupide finit par réussir » ou si cela a plutôt à voir avec l'amitié. Ces éléments sont certainement présents dans le film, dans lequel il n'y avait peut-être pas besoin d'un rôle romantique. Antoine il est amoureux d'une policière et la policière est amoureuse de lui, et comme la comédie est déjà très riche, il n'était pas nécessaire que quiconque tombe amoureux d'un autre. Et pourtant c'est vraiment une scène avec Siani Et Francesca Chillemi se déroulant dans un restaurant de luxe pour être le plus drôle du film.
À une époque où la comédie est en crise et où nous sommes obligés de la mêler au drame, à l'action ou au mystère, Toi et moi avons besoin de parler prouve qu'il est encore possible de rire des larmes. Combien d’acteurs et de comédiens sont réellement capables de provoquer l’hilarité générale ? Pourquoi n'essayons-nous pas de ne pas être des critiques intransigeants et, suivant les conseils de Pierre Brookcesse-t-on de trouver une proportionnalité directe entre la grande qualité d’une œuvre et le degré d’ennui qu’elle suscite ? Allez, pensons au public et à combien il a envie de s'amuser en ces temps incertains qui sont les nôtres. Voulons-nous lui laisser ce privilège exquis ou devons-nous nécessairement le pousser vers quelque chose d'édifiant mais de punitif ? Pour une fois, nous pourrions essayer de changer de point de vue.