un portrait intime de la famille royale attendant la guillotine ouvert à Locarno

Un couple emblématique, mille fois raconté dans les romans, les films, les reconstitutions, mais quoi on a rarement vu aussi réeldans un double sens, comme dans Le inonder De Gianluca Jodice. Il s'agit de Louis XVI et de son épouse Marie-Antoinette, racontés dans le deuxième film du réalisateur napolitain, après ses bons débuts avec Le Mauvais Poète. Présenté comme film d'ouverture sur la Piazza Grande du Locarno Film Festivals'insinue dans le quotidien du couple en 1792, alors qu'ils sont provisoirement enfermés dans un palais somptueux mais modeste, en attendant la réponse du tribunal révolutionnaire. Une occasion insolite, une page d’histoire méconnue dans une histoire qui est sous le feu des projecteurs depuis des siècles.

Il n'y a pas de dentelles ni de perruques, des robes aux couleurs pastel aux prises avec l'aisance ennuyeuse de Versailles. Ici, l'ennui confine à l'inquiétude d'une fin imminente, d'un temps suspendu que Jodice lui-même définit comme « apocalyptique, au sens le plus littéral du terme : celui du dévoilement. Il raconte la fin de cet absolutisme et de cette monarchie qui ne semblait jamais pouvoir arrivermettant à nu deux des icônes les plus universelles de l’histoire, pour la première fois devant les peuples, eux-mêmes et l’humanité. »

Le film est une production Film d'ascension avec Cinéma Raien coproduction avec QUADune coproduction italo-française, produite par Matteo Rovère Et Andréa Paris et coproduit par Yann Zénou. Producteur associé Paolo Sorrentin. Tourné entre Turin, Venaria et Rome, il est écrit par Jodice avec Filippo Gravino et interprété par le couple convaincant et composé, récompensé par le Prix d'Excellence à Locarno, par Mélanie Laurent comme Marie-Antoinette e Guillaume Canet dans ceux de Louis XVI. Le casting comprend également Aurore Broutin, Hugo Dillon, Tom Hudson, Roxane Duran, Anouk Darwin Homewood, Vidal Arzoni et Fabrizio Rongione. Il convient de noter l'excellent travail photographique de Daniele Cipricapable de mettre en lumière un chemin allant du classicisme à la privation de moyens, des grandes salles presque à l'enfermement étouffant.

Voici le commentaire vidéo de Mauro Donzelli depuis Locarno sur le film Le déluge.