2 coeurs et 2 cabanes, la critique du film réalisé par Massimiliano Bruno avec Claudia Pandolfi et Edoardo Leo

2 coeurs et 2 cabanes est la nouvelle comédie réalisée et co-écrite par Massimiliano Bruno, avec Claudia Pandolfi et Edoardo Leo. Au cinéma à partir du 22 janvier 2026 grâce à Vision Distribution, le film a été présenté dans la section Panorama Italia d'Alice nella Città. Voici notre avis.

Présentée au Festival du Film de Rome 2025 en coproduction avec Alice nella Città dans la section Panorama Italia, 2 cœurs et 2 cabanes est la nouvelle comédie réalisée par Massimiliano Bruno et écrite par ce dernier avec Andrea Bassi, Damiano Bruè et Lisa Ricciardi. Les protagonistes sont deux quadragénaires on ne peut plus différents : il s'agit de Valerio (Edoardo Leo), professeur d'éducation physique qui a récemment remporté un concours pour devenir directeur, passionné de padel, de football et Claudio Baglioni. Bref, le typique « cis hétéro blanc mâle dont le « naziféministes » (mentionné à plusieurs reprises dans le film) ne tomberait jamais amoureux. Il s'agit d'Alessandra (Claudia Pandolfi), une professeur d'italien très proche de ses élèves et de leurs difficultés, qui aimerait avoir un enfant et l'élever seule, laïque et qui ne veut pas s'empêtrer dans une relation. Bref, le genre dont quelqu'un comme Valerio ne tomberait jamais amoureux.

Pourtant, un rencontrer mignon des comédies romantiques dans un bus romain et une passion soudaine née d'un échange d'escarmouches les amènent à devenir amants. Pour découvrir alors non seulement qu’ils travaillent dans le même lycée, mais aussi qu’ils vont bientôt devenir parents. Parce que même si Valerio s'est déclaré stérile à 99,9% – « Je te laisse parler à mon andrologue » lui dira-t-il paniqué – apparemment, Alessandra tombe dans ces 0,1% de chances qui permettent que l'impossible se produise. Et si vous pensiez que la découverte de la grossesse avait tout réglé comme par magie entre eux, dans 2 Coeurs et 2 Huttes, c'est exactement le contraire qui se produit. Parce qu'Alessandra ne veut pas élever son fils avec un partenaire qui ne partage pas ses idées, elle qui a été élevée par une mère célibataire, tandis que Valerio vient d'une famille (apparemment) traditionnelle et ne veut rien d'autre que plaire à son père strict.

Après Personne ne peut me juger, Hommes contre femmes et Femmes contre hommes, Massimiliano Bruno revient pour aborder le thème du manque de communication dans le couple, choisissant comme protagonistes une féministe convaincue et un chauvin inconscient. Le fait qu'Alessandra et Valerio ne se comprennent pas et parlent – métaphoriquement – deux langues différentes ressort clairement de leur premier dialogue (terrifiant et stéréotypé). Et la situation ne s'améliore pas avec la grossesse, qui les oblige à se confronter à leurs traumatismes et croyances respectifs.

2 Cœurs et 2 Huttes met les fers sur le feu : il parle de l'infertilité masculine et féminine, des adoptions, du chauvinisme, de l'éducation sexo-affective dans les écoles, du désir de maternité d'une femme célibataire de plus de 40 ans, de la parentalité comme choix conscient et de la diatribe. nature contre culturenature contre culture dans l’éducation d’un enfant. Le scénario n’est pas toujours en mesure de supporter le poids des problématiques abordées, devenant ici rhétorique et précipité, tandis qu’ailleurs il offre des pistes de réflexion intéressantes et concrètes. Les deux protagonistes – magnifiquement interprétés par Claudia Pandolfi et Edoardo Leo – sont bien caractérisés, présentés avec leurs particularités respectives et beaucoup plus complexes qu'ils ne le paraissent au début. Leur passé devient un terrain de comparaison mutuelle, sur lequel trouver des points communs qui leur permettent de se décrypter.

Mais la véritable croissance est confiée à la comparaison générationnelle entre Valerio et ses élèves : en tant que directeur, en effet, l'homme ne semble pas capable de comprendre quels sont les besoins réels des enfants et au lieu de satisfaire leurs demandes (éducation sexuelle-affective et écoute psychologique), il préfère investir les fonds de l'école dans un terrain de padel moderne. Mais une occupation étudiante et l'arrivée de trois invités dans leur propre rôle – Daniele Silvestri, Carolina Crescentini et Valerio Lundini – dans le gymnase de l'école pour parler aux enfants de la lutte contre le patriarcat, la violence de genre et la santé mentale seront l'occasion idéale d'affronter le chauvin inconscient qui est en lui (et aussi en beaucoup d'entre nous). Massimiliano Bruno souligne ainsi l'urgence d'apprendre aux jeunes à reconnaître les stéréotypes patriarcaux et dangereux et à lutter pour obtenir des outils pour les contrer. Et aucun lieu n'est plus approprié que l'école pour mener ce combat : une école rendue vivante par ses élèves et par des professeurs comme Alessandra qui sont encore capables d'écouter.

En confiant davantage ce passage au personnage de Valerio – bien qu'Alessandra ait aussi des démons internes personnels à affronter – 2 cœurs et 2 cases échappe au danger d'un développement banal et montre que le changement est non seulement possible, mais nécessaire pour devenir une société plus civilisée et évoluée. Il ne s'agit pas d'un changement rapide et indolore, car il implique une comparaison continue avec les autres et l'élimination de ses propres préjugés. Comme c'est le cas du film lui-même, qui doit se dépouiller d'un vernis rempli de clichés dès le premier acte, pour arriver à un développement et une fin appréciables et authentiques, capables de faire sourire (et quelques larmes).