Alain Tanner, réalisateur cher aux cinéphiles, auteur de Jonas qui aura 20 ans en 2000, est décédé le 11 septembre

Il risquait de passer sous silence (et nous aussi nous ne le rapportons que maintenant) la mort du réalisateur suisse Alain Tanner, qui a eu lieu le 11 septembre à l’âge de 92 ans. Son nom ne dira certainement rien aux téléspectateurs actuels, mais pour ceux qui fréquentaient les salles d’art et d’essai aujourd’hui disparues dans les années 80, ses films restent parmi les plus connus et les plus aimés et même plus tôt, ils ont reçu des prix internationaux, faisant de lui, avec Claude Gorettele réalisateur le plus célèbre de Suisse.

La carrière d’Alain Tanner

Suisse de Genève, fils de peintre et comédienne, Alain Tanner juste avec le futur collègue Claude Gorette donne vie à la Cinémathèque universitaire. Après deux ans dans la marine, à la fin des années 1950, il s’installe à Londres où travailler pour le British Film Institute ravive son amour pour le cinéma. Avec son ami de longue date Goretta, il signe un court documentaire en 1957, intitulé Bon moment (Piccadilly la nuit), qui remporte le festival du film expérimental de Nice. De retour chez lui, il a travaillé pour la télévision suisse en réalisant de nombreux documentaires. Le premier succès cinématographique vient de lui Charles mort ou vif de 1969, avec laquelle il gagne à Locarno et Les Salamandresmais c’est en 1976 qu’un film au beau titre, Jonas qui aura 20 ans en 2000 (dans le titre original il avait 25 ans, ndlr), portrait générationnel choral avec des acteurs cultes tels que Miou-Miou et Jean-Luc Bideau, l’impose comme l’un des réalisateurs européens les plus importants. Avec la poétique Les années lumière, en 1981, remporte le Grand Prix du Jury au Festival de Cannes. Avec Dans la ville blanche, deux ans plus tard, il participe au festival de Berlin et remporte un César. Il est en compétition à trois reprises à la Mostra de Venise, avec No Man’s Land, La vallée fantôme (avec Jean-Louis Trintignant et Laura Morante) et en 1989 avec La femme de Rose Hill. Il travaille, sans autre reconnaissance, jusqu’en 2004 et parmi ses films il y a aussi, en 1998, une collaboration avec Antonio Tabucchi en tant que scénariste, pour Requiemtransposition du roman de l’écrivain du même nom.