Cinquante ans dans un Londres en proie à une passion pour les histoires jaunes d’Agatha Christie est le décor de Murder in the West End, entre la satire, l’hommage et la parodie de ce genre avec une abondante dose d’ironie. L’avis de Mauro Donzelli.
Nous sommes dans le West End de Londres dans les années 1950, dans un théâtre où la pièce est mise en scène avec succès Piege a souris de Agatha Christie. Le projet d’une version pour le cinéma est prêt, dont les plans sont brutalement interrompus lorsque le réalisateur hollywoodien qui aurait dû le diriger est tué. Inspecteur Stoppard (Sam Rockwell) et la jeune recrue Agent Stalker (Saoirse Ronan) enquêter sur le monde du spectacle, théâtral mais aussi cinématographique. Il ne manque pas de jabs entre les Britanniques et les Américains, l’ancien et le nouveau monde, les anciennes et les nouvelles idiosyncrasies. Tout manuel, donc.
Excursus entre l’historien et le pédant.
Dans notre pays on l’appelle jaunepour la couleur des couvertures des éditions (publiées par Mondadori) qui ont rendu le genre populaire, mais le terme le plus correct dans les pays anglo-saxons pour définir le jaune classique est « roman policier», Une déformation de la phrase« qui l’a fait ». C’est en effet la découverte d’un meurtrier qui clôt traditionnellement ces histoires, qui s’ouvrent sur la découverte d’un cadavre et s’articulent autour d’enquêtes, menées en appliquant une méthode déductive. Vous pouvez utiliser le pistolet pour tuer, mais vous voulez mettre le poison, car c’est plus chic et plus mondain. L’enquête peut être menée par un policier en uniforme ou par un enquêteur autrement décliné. Il y avait de tout, du détective privé, du détective privé à une paire de chats siamois.
Un univers qui revient à la mode après des décennies de marginalisation, au profit de romans policiers plus endettés que la tradition américaineplus musclé et urbain, avec une représentation beaucoup plus réaliste que les prédécesseurs, né avec Dashiel Hammett et poursuivi par Raymond Chandler et d’innombrables fils et beaux-enfants. Vous nous pardonnerez la pépite des connaisseurs du genre pour avoir introduit cette réapparition très en vogue des ambiances Christiane, nées sous la plume de Agatha Christiel’écrivain qui a vendu moins que la Bible.
Il y a quelque chose de religieux dans la mise en scène des archétypes d’une telle enquête policière, et dès le premier coup de feu Tom-Georges veut la profaner avec une parodie, à la limite de la satire, mais bientôt on en déduit – plus que le tueur, qui devient la dernière des priorités, en fait – comme dans la réalité Meurtre dans le West End à la fois un hommage, et aussi astucieux. Il fait semblant d’être magnifiquement embelli et exagéré pour se moquer de lui, voire pour le mettre à la berline, mais les styles narratifs semblent les démonter, mais ensuite il les réassemble tels quels, complétés par une dernière révélation manuelle, avec l’enquêteur dans le salon avec tous les suspects.
La dimension du jeu est au centre de cette mise en scène qui mène à la farceà tel point qu’il ressemble plus à un jeu de Cluedo, avec des personnages qui apparaissent comme des pions aux caractéristiques innées, prêts à jouer leur rôle. Les seuls à s’insurger contre cette mise en scène codifiée sont les deux détectives, membres improbables des forces de l’ordre de Londres, qui sont aussi la vraie raison de voir ce film. Ils sont vraiment hilarants, dans un contexte où le rythme est plus frénétique qu’excitant. Ils représentent la crapule avec acuitéhétérodoxe par rapport à ses fonctions d’inspecteur, au point de prendre un verre tôt le matin en faisant semblant d’aller chez le dentiste, et la plus noble bêtisecelui qui frôle le génie d’un hyper cinéphile et irrésistible Saoirse Ronan.
En tout, Omicio in the West End est donc un jeu de jeu en boîte, qui n’est jamais le premier choix pour une soirée entre amis, dans laquelle on finit par s’amuser et vouloir continuer à utiliser les pièces de la même couleur, ou les mêmes personnages . . Colonel Moutarde, dans la bibliothèque, avec le chandelier.